Flottille pour la liberté : pourquoi un bateau humanitaire a mis les voiles vers Gaza avec Greta Thunberg et Rima Hassan à son bord
Le "Madleen" a quitté l'Italie dimanche et cherche à rallier le territoire assiégé, malgré le blocus imposé par Israël, afin d'apporter de l'aide médicale et de la nourriture.
Petit à petit, le vaisseau se rapproche de Gaza. Un voilier de la Coalition de la flottille pour la liberté, un mouvement international de solidarité avec les Palestiniens, est parti dimanche 1er juin de Catane (Italie) pour apporter de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. L'équipage, composé d'une douzaine de personnes de plusieurs pays, compte notamment la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'eurodéputée française Rima Hassan, qui avait été refoulée en tentant d'entrer en Israël en février dernier.
Le navire, le Madleen, qu'il est possible de suivre en direct en ligne, se trouvait au large des côtes grecques mercredi à 16 heures. Il transporte de l'aide médicale, de la nourriture et des fournitures pour enfants. L'initiative vise à dénoncer l'assaut d'Israël sur l'enclave palestinienne, qui s'est accéléré ces derniers mois et a fait plus de 55 000 morts.
"Notre mission est de soutenir la résistance palestinienne et défier le blocus et le génocide israéliens", a ainsi expliqué Greta Thunberg dans un message posté sur Instagram mardi. "Ensemble, nous pouvons ouvrir un corridor maritime citoyen vers Gaza", a écrit la Coalition de la flottille pour la liberté sur le réseau social X. Le mouvement s'élève aussi contre Ie blocus économique imposé par Israël sur la bande de Gaza depuis 17 ans. La situation s'est aggravée en mars dernier : l'Etat hébreux empêche désormais la plupart des cargaisons d'aide humanitaire d'entrer sur le territoire palestinien. La situation humanitaire y est devenue désastreuse et "100% de la population" est "menacée de famine", selon l'ONU.
Le voilier pourra-t-il accoster malgré le blocus en vigueur ? "La Marine est mobilisée jour et nuit pour protéger l'espace maritime d'Israël et les frontières maritimes", a déclaré le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de l'armée israélienne, lors d'un point-presse mardi. "Dans ce cas aussi, nous sommes prêts", a-t-il ajouté en réponse à une question sur ce bateau. "Je ne rentrerai pas dans le détail de la façon dont nous nous préparons" mais "nous avons acquis de l'expérience ces dernières années, et nous agirons en conséquence", a-t-il ajouté.
Le "Madleen" menacé ?
Des experts de l'ONU ont de leur côté réclamé un "passage sécurisé" pour le bateau. "La population de Gaza a désespérément besoin d'aide pour éviter l'anéantissement, et cette initiative constitue un effort symbolique et puissant pour l'apporter", précisent-ils dans un communiqué. Ses signataires demandent à Israël "de garder à l'esprit que le monde l'observe attentivement et de s'abstenir de tout acte d'hostilité".
Les participants ont en tête un drame survenu en 2010. Une attaque israélienne menée contre le Mavi-Marmara, parti de Turquie en direction de Gaza, avait alors tué neuf personnes. L'affaire avait provoqué un tollé au sein de la communauté internationale et un incident diplomatique entre Tel-Aviv et Ankara, forçant le Premier ministre Benyamin Nétanyahou à s'excuser quelques années plus tard. "Cette nouvelle mission s'inscrit dans la continuité de cet héritage : le refus de céder au silence, à la peur ou à la complicité", explique la Coalition de la flottille pour la liberté dans un communiqué.
Début mai, un navire, le Conscience, avec lequel la Coalition de la flottille pour la liberté espérait récupérer des sympathisants à Malte, parmi lesquels Greta Thunberg, puis se rendre à Gaza, avait été endommagé. Les militants avaient dit à l'époque soupçonner une attaque de drones israéliens. Dans la nuit de mardi à mercredi, un drone s'est approché du Madleen, a rapporté le mouvement, publiant des images sur les réseaux sociaux. "Il s'agit d'un drone de surveillance des gardes-côtes grecques", a-t-il finalement précisé sur X quelques heures plus tard. "Il n'y a pas eu de blessés/morts sur le précédent navire car il était beaucoup plus grand que le nôtre. En cas d'attaque par drone le nôtre ne tiendra pas", s'est alarmée de son côté Rima Hassan sur le réseau social.
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