Gaza : l’aide humanitaire larguée par les airs

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Article rédigé par franceinfo - C. Verove, G. Duchaine, P. Guény - Édité par l'agence 6Medias
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La France a commencé à larguer des vivres sur Gaza, vendredi 1er août. Les ONG dénoncent le procédé de largage, jugé dangereux et inefficace alors que les Nations unies ont 6 000 camions prêts à entrer sur le territoire palestinien.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Des colis de vivres flanqués du drapeau français parachutés vendredi 1er août au-dessus de Gaza. La France conduit ses premiers largages de nourriture, une opération entamée depuis une semaine par l'Espagne, le Royaume-Uni et des pays du Moyen-Orient. Et chaque fois, c'est la cohue pour quelques sacs de farine. Un homme muni d'un couteau tente de s'approcher. Dans la confusion, les sacs sont éventrés, tous veulent avoir leur part de nourriture. "Voici à quoi ressemble la mort. Les gens se battent entre eux avec des couteaux. Il faut ouvrir le passage humanitaire", a-t-il affirmé.

La loi du plus fort. Les autres, les femmes et les enfants récupèrent les moindres grains de riz tombés au sol. La France promet de livrer 40 tonnes de nourriture, il en faudrait 2000 chaque jour pour nourrir la population. Parfois, les colis tombent dans la mer. À la rame ou à la nage, des Gazaouis veulent les récupérer, coûte que coûte, qu'importe l'état des sacs de farine. "Tout est mouillé, mais on va le manger quand même", a affirmé un homme. "Ce sachet était trempé, inutilisable. Ne nous jetez pas d'aide comme ça, c'est humiliant ! C'est de l'humiliation, pas de l'aide", a, quant à lui, déploré un autre Gazaoui. Un homme, lui, affirme ne pas savoir nager. "Je me suis jeté à l'eau pour amener quelque chose à mon fils, mais j'ai juste été capable de lui ramener ses paquets de biscuits", a-t-il expliqué.

Des vivres revendus à prix d'or

Une seule organisation financée par Israël et les Etats-Unis est autorisée à entrer dans l'enclave. Des camions sont pris d'assaut par une population affamée qui s'accroche au moindre gramme de farine. Les distributions sont régulièrement émaillées de coups de feu. Les Gazaouis qui en reviennent n'hésitent plus à revendre les vivres à prix d'or. "Tous les produits sont hors de prix et on sait qu'ils ont été distribués gratuitement mais ils sont revendus, trop cher pour nous. Ils devraient avoir pitié des enfants et de notre condition mais il n'y a plus aucune pitié ici", a déploré un homme.

Selon l'ONG Médecins du Monde, à Gaza, un enfant sur quatre est en train de mourir de faim.

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