"Corridor humanitaire" à Gaza : trois questions sur ces "couloirs" utilisés en temps de guerre
L'Union européenne et les États-Unis ont annoncé vendredi l'ouverture prochaine d'un corridor maritime entre Chypre et Gaza, pour acheminer de l'aide humanitaire. Franceinfo vous explique en quoi cela consiste.
Après cinq mois de guerre, l'Union européenne et les États-Unis ont annoncé vendredi 8 mars l'ouverture prochaine d'un corridor maritime entre Chypre et Gaza pour acheminer l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne. Une initiative qui va, selon Israël, "permettre l'augmentation de l'aide" au sein de l'enclave palestinienne. Si l'on parle de corridor humanitaire pour Gaza, ce terme a également été beaucoup employé pendant la guerre en Ukraine. On vous explique comment ça marche.
Qu'est-ce qu'un corridor humanitaire ?
Au sens du comité international de la Croix rouge, un corridor (ou couloir) humanitaire a lieu lorsque, dans un conflit, deux belligérants ont conclu un accord et s'engagent à laisser passer les civils et l'aide humanitaire dans une zone géographique donnée. Le principe du couloir humanitaire est apparu en 1949 avec la Convention de Genève. Les termes de "couloir humanitaire" n'y figurent pas en tant que tel mais la Convention dispose clairement que prendre des civils pour cible ou les priver d'aide humanitaire est illégal. Ce n'est qu'à la fin des années 1980 que l'ONU a commencé à mentionner les termes de "couloir sécuritaire".
Depuis quand existent-ils ?
Le tout premier couloir est mis en place en 1989 au Soudan. D'autres suivent en 1990 en Angola, en 1991 en Irak ou encore en 1992 en Bosnie. À l’époque, un corridor humanitaire est mis en place à Sarajevo juste après la visite de François Mitterrand. Près de 40 000 soldats de l'ONU sont alors déployés autour de l'aéroport de la ville pour faire entrer l'aide humanitaire.
Sont-ils forcément sûrs ?
Non. Les corridors humanitaires peuvent aussi se révéler être des pièges. On l'a vu récemment en Ukraine il y a tout juste deux ans. Au début de la guerre, la Russie avait annoncé l'ouverture de plusieurs voies pour fuir Kiev, Kharkiv et Marioupol. Sauf que deux tiers des corridors menaient en Russie ou en Biélorussie, ce qui revenait à se "jeter dans la gueule du loup". L'Ukraine avait alors refusé ces propositions de corridors. Kiev avait également accusé à l'époque la Russie d'avoir sciemment bombardé d'autres corridors humanitaires et tiré sur des civils.
On peut aussi citer l'exemple d'Alep, en Syrie. En 2016, la ville tenue par les rebelles est assiégée par l'armée syrienne. Le régime de Bachar al-Assad exhorte la population à fuir en empruntant les couloirs humanitaires. Les civils refusent cependant d'emprunter ces corridors, estimant qu'ils s'apparentent en réalité à des "corridors de la mort". Et pour cause, plusieurs secouristes accusent l'armée d'avoir tiré sur des civils alors qu'ils se trouvaient dans l'un des couloirs.
Les corridors humanitaires ne constituent donc pas la solution ultime à la détresse des populations.
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