Le philosophe BHL a émis samedi de sérieux "doutes" sur les supposées images de Sakineh diffusées par Téhéran
Sakineh Mohammadi-Ashtiani, condamnée à la lapidation pour avoir tué son mari, fait l'objet d'un soutien international vu d'un mauvais oeil par Téhéran.Pour montrer que cette histoire avait été "déformée" par la presse étrangère, la TV iranienne a diffusé un documentaire montrant une reconstitution du meurtre avec Sakineh. BHL émet de gros doutes.
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Sakineh Mohammadi-Ashtiani, condamnée à la lapidation pour avoir tué son mari, fait l'objet d'un soutien international vu d'un mauvais oeil par Téhéran.
Pour montrer que cette histoire avait été "déformée" par la presse étrangère, la TV iranienne a diffusé un documentaire montrant une reconstitution du meurtre avec Sakineh. BHL émet de gros doutes.
Selon Téhéran, ce documentaire a été réalisé par une équipe accompagnant "Mme Ashtiani chez elle, avec l'aval de la Justice, pour le tournage d'une reconstitution de son crime sur la scène du meurtre".
On peut notamment y voir une femme présentée comme Mme Ashtiani expliquer comment elle a fait une injection mortelle à son époux.
Le documentaire en noir et blanc et au cadre instable la montre administrant un sédatif à son pseudo-mari, avant qu'un acteur jouant le rôle de son amant ne relie son cou et ses pieds à une prise électrique. "Il avait décidé de l'électrocuter", y explique Sakineh. Les images de la reconstitution sont entrecoupées de photographies du véritable corps.
BHL y voit une manoeuvre "pour noircir" Sakineh
Mais pour Bernard-Henri Lévy, il y a "de bonnes raisons de douter de l'identité de la personne qui est présentée comme Sakineh ". Le philosophe et ses collaborateurs de la revue française La règle du jeu ont "recoupé" la voix, la maîtrise du persan et l'accent de la femme figurant dans le reportage, et "il y a un doute sur l'identité de la personne".
Mais qu'il s'agisse réellement de Mme Ashtiani ou non, "elle ne peut pas dire ce qu'elle dit autrement que sous la contrainte", estime Bernard-Henri Lévy, dénonçant "une vidéo à grand spectacle, d'une très grande obscénité et destinée uniquement à l'Occident".
Pour lui, le seul but des autorités iraniennes est de "noircir Sakineh, de la diaboliser afin de justifier à nos yeux son exécution".
Pour tenter de sauver Sakineh, une mère de famille iranienne de 43 ans, BHL a lancé cet été une pétition qui a recueilli plus de 160.000 signatures. Elle est hébergée sur le site de sa revue " La Règle du jeu".
La menace pèse toujours sur Sakineh
Mme Mohammadi-Ashtiani, emprisonnée à Tabriz (nord-ouest de l'Iran), a été condamnée à mort par deux tribunaux différents en 2006 pour son implication dans le meurtre de son mari. Sa condamnation pour meurtre a été ramenée à 10 ans de prison en appel en 2007, mais sa condamnation à la lapidation pour adultères a été confirmée la même année par une autre cour d'appel.
Face à l'émotion suscitée par sa condamnation en Occident, où plusieurs dirigeants politiques et célébrités ont intercédé en sa faveur, les autorités iraniennes ont annoncé en septembre la suspension de la peine. Sa condamnation pour complicité dans le meurtre de son mari pourrait toutefois lui valoir une exécution par pendaison.
Téhéran accuse la presse internationale d'avoir déformé l'affaire, qui remonte à 2005, pour diaboliser la République islamique. Le président Mahmoud Ahmadinejad a lui-même démenti la condamnation de Sakineh à la lapidation.
Selon le narrateur du documentaire, cette peine lui a été infligée à titre "symbolique" en 2006 par la Cour suprême, mais avait peu de chance d'être exécutée. Une réforme a été adoptée en 2005 pour interdire la lapidation mais "doit encore être intégrée formellement à la législation iranienne", explique-t-il.
L'homme jugé en même temps que Sakineh serait en liberté
Les auteurs du sujet disent avoir retrouvé et filmé l'amant de Sakineh à son insu, mais ils ne précisent pas si l'homme, jugé en même temps qu'elle, a été condamné ou non et n'expliquent pas pourquoi il semble avoir été laissé en liberté.
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