La Tunisie toujours paralysée politiquement
La crise politique s'aggrave en Tunisie. Sur fond de violences djihadistes, les pourparlers entre les islamistes tunisiens au pouvoir et leurs opposants étaient censés trouver un accord sur le prochain Premier ministre. Ils ont échouté et ont du coup été suspendus.
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La Tunisie n'arrive pas à se sortir de la crise politique qui la paralyse depuis l'assassinat de l'ancien opposant Mohamed Brahmi, en juillet. Le "dialogue national" entamé le 25 octobre était censé déboucher samedi sur la nomination de la personnalité indépendante qui doit succéder au Premier ministre islamiste Ali Larayedh. Faute d'accord, il s'esy poursuivi jusqu'à lundi.
Ce mardi matin, force est de constater que les pourparlers entre les islamistes tunisiens au pouvoir et leurs opposants ont de nouveau échoué. Ne parvenant pas à trouver un prochain Premier ministre qui puisse satisfaire les deux camps, ils ont été suspendus.
"Nous avons décidé de suspendre le dialogue national jusqu'à ce qu'il y ait un terrain favorable à sa réussite ", a déclaré le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi. "Nous ne sommes pas arrivés à un consensus sur la personnalité qui dirigera le gouvernement, nous avons essayé de résoudre les difficultés mais il n'y a pas eu de consensus ", a-t-il ajouté.
Chaque camp défend son candidat
S'il n'y a pas eu d'accord, c'est parce que les deux camps ont bataillé pour imposer leur candidat respectif. Les islamistes d'Ennahda et leur allié laïc Ettakatol ont insisté sur Ahmed Mestiri, 88 ans, et l'essentiel de l'opposition sur Mohamed Ennaceur, 79 ans. Les deux hommes ont un point commun : ce sont deux vétérans déjà ministres à l'époque du père de l'indépendance Habib Bourguiba.
"Nous ne voyons pas d'alternative à Ahmed Mestiri ", a souligné Rached Ghannouchi, chef d'Ennahda, après l'échec des négociations.
"Ennahda cherche par tous les moyens à rester au pouvoir" (Hamma Hammami)
L'opposition, qui refuse Ahmed Mestiri jugé trop vieux et trop faible, a dit avoir proposé d'autres solutions, notamment la candidature d'un ex-ministre de la Défense, Abdelkarim Zbidi, refusée par le président Moncef Marzouki, un allié.
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"La troïka (coalition au pouvoir, ndlr), notamment Ennahda, ont fait échouer le dialogue. Ils cherchent par tous les moyens à rester au pouvoir ", a martelé Hamma Hammami, un des représentants de la coalition d'opposition Front de salut national.
Ennahda multiplie les amendements
Outre la désignation d'un nouveau chef de gouvernement et de son cabinet, ces négociations devaient aboutir à l'adoption d'une législation et d'un calendrier électoral ainsi que le lancement de la procédure d'adoption de la Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans.
Mais le travail sur la législation régissant les élections, censée être adoptée le 9 novembre, n'a toujours pas commencé. Lundi après-midi, des élus d'opposition ont accusé Ennahda de multiplier les amendements au règlement intérieur de l'Assemblée nationale constituante pour retirer aux opposants leurs armes parlementaires.
"Nous sommes face à un coup d'Etat parlementaire" (Mongi Rahoui)
"Nous sommes face à un coup d'Etat parlementaire ", a dénoncé le député Mongi Rahoui lors d'une conférence de presse. Sentant les négociations très mal engagées, le quotidien La Presse avait lui fustigé dans son édition de lundi "un dialogue de sourds dans lequel chacun tire la couverture à lui ".
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D'autant que dans le même temps, les violences djihadistes se multiplient. La semaine dernière, deux attentats sur des zones touristiques ont été déjoués. Conséquence : la présidence a annoncé dimanche le prolongement de huit mois, jusqu'à fin juin 2014, de l'état d'urgence en vigueur depuis la révolution ayant renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.
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