La mort d'Oussama Ben Laden est "une mauvaise nouvelle" pour les otages français détenus par Aqmi
Des sources du Sahel proche du dossier ont affirmé que cela risque de retarder et durcir les négociations en vue de leur libération."C'est une bonne nouvelle pour la lutte contre le terrorisme, mais une mauvaise nouvelle pour les négociations pour libérer les otages français", a estimé une source malienne proche des négociations.
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Des sources du Sahel proche du dossier ont affirmé que cela risque de retarder et durcir les négociations en vue de leur libération.
"C'est une bonne nouvelle pour la lutte contre le terrorisme, mais une mauvaise nouvelle pour les négociations pour libérer les otages français", a estimé une source malienne proche des négociations.
"Ca va être dur. Chez les gens d'Aqmi, il y en a qui étaient en rapport avec Ben Laden, son entourage. Donc ces gens là peuvent durcir les négociations", a-t-elle ajouté.
"Aqmi a d'autres chats à fouetter"
Aqmi a fait allégeance en 2007 au chef d'Al Qaïda, Oussama Ben Laden. Une autre source nigérienne proche des négociations a estimé que les dirigeants d'Aqmi "vont probablement" pleurer "d'abord la mort de leur chef Ben Laden. Après, ils vont décider en tenant compte du nouveau chef d'Al Qaïda qui sera désigné".
"Ce qu'on peut dire donc pour le moment, c'est que les pourparlers vont prendre du temps, parce qu'Aqmi a aujourd'hui d'autres chats à fouetter", a ajouté cette source. Une position partagée par une autre source des services maliens de sécurité: "L'heure est au deuil".
Les observateurs au Sahel soulignent cependant que si la mort d'Oussama Ben Laden va certainement retarder les négociations en vue de la libération des quatre otages, elle n'implique pas nécessairement leur condamnation à mort, la France n'ayant pas participé à l'opération qui l'a tué.
La vie des otages en danger
Les employés d'Areva représentent une valeur marchande et un précieux moyen de pression sur Paris, mais l'exécution de l'un d'entre eux pourrait aussi permettre à Aqmi de frapper un grand coup et d'asseoir sa réputation dans la mouvance jihadiste internationale, pensent les plus inquiets.
Pour l'Algérien Mohamed Mokeddem, auteur notamment du livre "Aqmi, contrebande au nom de l'Islam", "il est certain que la vie des otages est en danger". "Aqmi est la seule organisation terroriste qui puisse facilement et immédiatement faire quelque chose pour venger la mort d'Oussama ben Laden, et c'est très inquiétant", dit-il.
Cette inquiétude est partagée, à Nouackchott, par le journaliste Isselmou Ould Moustapha, spécialiste de l'islamisme radical au Sahel. Pour frapper les esprits, parce qu'ils n'ont pas d'otage américain, ils pourraient s'en prendre à un des Français et l'exécuter pour frapper les esprits. Ce qui est certain, c'est que les représailles sont obligatoires".
"On peut dire tout et son contraire", estime Juppé
Le ministre des Affaires étrangères a appelé les Français présents dans le Sahel à la prudence. Il s'est refusé à toute spéculation sur l'incidence que la mort d'Oussama ben Laden pourrait avoir sur le sort des otages français. "Ce que je souhaite, c'est que nous poursuivions l'action qui est la nôtre pour obtenir la libération des otages. Je laisse le soin aux commentateurs de mesurer si ça va dans le bon sens, si ça va dans le mauvais sens", a-t-il dit.
De même, le ministre ne s'est pas avancé sur le fait de savoir si la "nouvelle donne" créée par la mort du chef d'Al Qaïda allait susciter des représailles ou au contraire dissuader les groupes radicaux. "On peut dire tout et son contraire. On peut dire que ça va les décourager et les inciter à moins d'initiatives. On peut dire que ça va les radicaliser et les pousser en avant. On n'en sait rien", a-t-il expliqué.
Aqmi a diffusé le 27 avril une "suppliant" le président français Nicolas Sarkozy de retirer ses troupes d'Afghanistan, une demande immédiatement rejetée par Paris. Cette exigence, qui avait déjà été formulée par Oussama Ben Laden lui-même, s'accompagne, selon des sources proches des négociations, d'une demande de rançon de 90 millions d'euros.
Aqmi retient en otages quatre Français qui faisaient partie d'un groupe de sept personnes enlevées le 16 septembre 2010 à Arlit, un site d'extraction d'uranium dans le nord du Niger du groupe nucléaire français Areva.
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