L'AIEA s'appuie sur des informations "crédibles" indiquant que Téhéran a travaillé au développement de l'arme atomique.
Dans un rapport confidentiel que l'AFP a pu consulter, l'Agence internationale de l'énergie atomique a émis de "sérieuses inquiétudes" sur l'aspect "militaire" du programme nucléaire iranien. C'est la première fois que l'AIEA livre une série d'éléments nourrissant les soupçons occidentaux de visées militaires.
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Dans un rapport confidentiel que l'AFP a pu consulter, l'Agence internationale de l'énergie atomique a émis de "sérieuses inquiétudes" sur l'aspect "militaire" du programme nucléaire iranien. C'est la première fois que l'AIEA livre une série d'éléments nourrissant les soupçons occidentaux de visées militaires.
Alors qu'un débat a cours en Israël sur une frappe militaire préventive contre l'Iran, "l'agence a de sérieuses inquiétudes concernant une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien", écrit l'AIEA dans ce document très attendu.
"Ces informations indiquent que l'Iran a mené des activités visant à développer un engin explosif nucléaire", précise l'agence. "Avant 2003, ces activités se sont déroulées dans le cadre d'un programme structuré" et "certaines activités pourraient toujours être en cours". "Si certaines de ces activités peuvent avoir des applications aussi bien civiles que militaires, d'autres sont spécifiquement liées au développement d'armes nucléaires".
Production d'uranium et simulations d'implosion
L'Iran, pour le développement de certaines de ses activités nucléaires litigieuses, a bénéficié de l'aide "d'un réseau nucléaire clandestin", estime l'agence onusienne, une allusion correspondant à des informations de presse selon lesquelles un savant russe et des experts pakistanais auraient prêté main forte à Téhéran.
"Le rapport détaille des activités iraniennes qui ne peuvent s'expliquer que si l'intention (du pays) est de développer la bombe nucléaire", comme la production d'uranium pour le transformer en métal utilisé dans une ogive ou des simulations sur ordinateurs concernant l'implosion d'une bombe nucléaire, a souligné un diplomate occidental, sous couvert d'anonymat. Les grandes puissances occidentales et Israël soupçonnent la République islamique de vouloir se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran a toujours démenti.
La saisine du Conseil de sécurité s'impose, selon la France
Les points controversés sont listés en annexe du document. L' AIEA exhorte le pays à se mettre "sans délai" en rapport avec elle afin de les clarifier. Le conseil des gouverneurs de l'AIEA , qui regroupe 35 pays membres, devra décider s'il décide ou non de saisir le conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) lors de sa réunion des 17 et 18 novembre.
La saisine du Conseil de sécurité de l'ONU sur le programme nucléaire de l'Iran "s'impose", a affirmé mercredi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, en réclamant des "sanctions dures" contre Téhéran. "La France est prête avec ceux qui le voudront à aller beaucoup plus loin dans des sanctions qui doivent être renforcées pour faire plier l'Iran", a ajouté Alain Juppé.
Washington et ses alliés occidentaux n'ont pas caché leur intention d'utiliser le rapport de l'AIEA pour durcir encore leurs sanctions individuelles contre l'Iran et essayer de convaincre Moscou et Pékin, jusqu'alors réticents, celles de l'ONU qui a déjà infligé à l'Iran depuis 2007 quatre séries de sanctions économiques et financières.
Réactions internationales
En Israël, où, le 6 novembre, le chef de l'Etat, Shimon Peres, avait estimé "qu'une attaque militaire contre l'Iran est plus proche qu'une option diplomatique", le chef de la diplomatie, Avigdor Lieberman, a appelé la communauté internationale à imposer à l'Iran des sanctions "très sévères et paralysantes", selon des propos rapportés mardi par le journal Maariv. Après le rapport de l'AIEA, c'est le mutisme officiel. Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a refusé mercredi de commenter le rapport.
De son côté, la Chine a demandé mardi à l'Iran de coopérer "avec sincérité" avec l'AIEA , préconisant "le dialogue et la coopération". Selon le Haaretz, Israël attend "de pouvoir évaluer la réponse du monde au rapport de l'AIEA et ne voudrait pas apparaître comme l'élément moteur de la communauté internationale" dans la campagne contre l'Iran.
La Russie a quant à elle regretté la montée des tensions alors que les négociations avec le Groupe des 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU - Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine - plus l'Allemagne) sont déjà dans l'impasse : "Moscou ressent une forte déception et de l'incompréhension parce que le rapport de l'AIEA sur l'Iran" a été "transformé en une nouvelle source d'accroissement des tensions", a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
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