L'Italie immobilise l'avion d'une ONG qui vient au secours de migrants en détresse en Méditerranée

Le Seabird 1, l'un des trois avions de surveillance exploités par l'ONG Sea-Watch, s'est vu refuser jeudi l'autorisation de voler pendant vingt jours par l'autorité aéronautique ENAC.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 08/08/2025 20:49 Mis à jour le 08/08/2025 21:04

Temps de lecture : 1min

Image d'un bateau de migrants et des garde-côtes libyens, prise depuis un avion en Méditerranée, le 30 juin 2021. (KAI VON KOTZE / SEA-WATCH / AFP)

C'est une première. Les autorités italiennes ont immobilisé un avion d'une ONG qui repère les bateaux de migrants en détresse en Méditerranée, a déclaré, vendredi 8 août, l'ONG qui exploite l'appareil.

Le Seabird 1, l'un des trois avions de surveillance exploités par l'association Sea-Watch, s'est vu refuser jeudi l'autorisation de voler pendant vingt jours par l'autorité aéronautique ENAC. Les navires utilisés par les ONG de secours aux migrants sont régulièrement immobilisés par les autorités italiennes sous divers prétextes, mais selon Sea-Watch c'est la première fois qu'un avion est concerné.

Détection des bateaux en danger

Dans un communiqué, l'ENAC a déclaré que le Seabird 1 a été immobilisé à la suite de nombreux signalements de la part des garde-côtes italiens. Le pilote n'a pas averti les autorités italiennes en priorité d'une situation d'urgence en mer selon l'ENAC, qui a insisté sur le fait que cette décision était un "acte nécessaire et non un choix discrétionnaire". "Il est évident qu'il s'agit d'un prétexte pour se débarrasser de nous en tant que témoins de la situation en Méditerranée", a déclaré dans un communiqué Laura Meschede, porte-parole de Sea-Watch. Le gouvernement italien ultraconservateur de Giorgia Meloni a pris pour cible les ONG de secours aux migrants en Méditerranée, dans le cadre de ses efforts pour lutter contre les arrivées illégales.

Sea-Watch affirme que ses avions jouent un rôle essentiel dans la détection des bateaux en danger de naufrage, mais aussi dans la documentation du comportement des garde-côtes libyens, souvent accusés de violence envers les migrants.

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