"J'ai mis une heure et demie sur un parcours de 13 km" : les routiers en difficulté après l'effondrement du pont à Gênes
Les temps de trajet pour les transporteurs routiers se sont allongés. Ils redoutent de perdre des clients.
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Sur l'autoroute, les grands panneaux orange lumineux laissent peu de place au doute : sortie obligatoire pour les poids-lourds, à quelques kilomètres de Gênes. À bord de son 44 tonnes, Roberto, 50 ans, doit quitter l'autoroute. Depuis 30 ans, le chauffeur parcourt l'axe Nice-Florence jusqu'à six fois par semaine. Il a franchi le pont Morandi des milliers de fois.
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Depuis l'effondrement de ce pont, à Gênes, le 14 août, qui a fait 43 morts, le quotidien des transporteurs routiers est bouleversé. Les chauffeurs doivent désormais composer avec des temps de trajet beaucoup plus longs.
"La route de la mort"
Les panneaux autoroutiers recommandent désormais aux camions de faire un détour de plus de 150 kilomètres pour éviter le pont effondré. Pour les autorités, il s'agit surtout d'éviter les embouteillages aux abords de Gênes. Ce détour, particulièrement escarpé et montagneux, enchaîne les ponts et les tunnels. Il est surnommé la route de la mort par les routiers. D'ailleurs, en franchissant un viaduc, à l'entrée de Gênes, Roberto n'est pas très rassuré. "C'est joli à voir mais....On a des doutes", s'inquiète le chauffeur. "Après je me dis 'allez Roberto, il faut travailler, tout va bien se passer'".
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En passant devant la ville de Savone, Roberto se souvient. C'est là qu'il a appris l'effondrement du pont Morandi. Il aurait du y être à ce moment-là, mais il a été retardé par une livraison qui a pris du temps. "On était à 40 km, on avait fini de charger, raconte Roberto. Un collègue m'appelle et me dit de m'arrêter. Heureusement qu'on a eu du retard."
On a eu un coup de chance. Ça fait froid dans le dos
Roberto, chauffeur routierà franceinfo
Dès la semaine prochaine, Roberto sait qu'il va perdre de longues minutes dans les bouchons. Il a déjà pu le constater. "La semaine dernière, j'ai mis une heure et demie sur un parcours de 13 km", explique-t-il.
Des temps de parcours rallongés d'une heure et demie
Le patron de Roberto s'appelle Patrick Mortigliengo. Depuis le siège de son entreprise, à Carros, près de Nice, l'homme organise les trajets de ses 40 chauffeurs. Beaucoup de ses questions restent sans réponse : "Est-ce-que le pont va être reconstruit ? Quand ? Quand est-ce-que ce sera terminé?"
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En attendant, les temps de parcours sont rallongés parfois d'une heure ou une heure et demie. Les détours sont évidemment chronophages. Ils coûtent plus chers aussi estime Patrick Mortigliengo qui redoute de perdre beaucoup d'argent. "Vous vous imaginez la queue interminable de camions à Gênes ? vous vous rendez compte des temps d'attente, que nous sommes obligés de payer ? S'il faut rajouter 300 euros, ce n'est pas jouable."
On a des salaires, des charges à payer, des emprunts à rembourser. Il faut faire tourner la marmite.Il faut trouver des solutions
Patrick Mortigliengoà franceinfo
Le patron réclame donc la gratuité de l'autoroute sur la centaine de kilomètres supplémentaires. C'est Marc qui a déterminé la route que vont prendre les chauffeurs. Il a calculé toutes les options possibles pour contourner Gênes. Il pense que le surcoût du trajet pourrait suffir à faire perdre des marchés à son entreprise. "Nos clients vont avoir la tentation de ne plus acheter en Italie mais en Asie. Ou ils vont nous mettre la pression pour faire le trajet au même prix."
Pour l'instant ce sont leurs clients qui paient le détour. Mais avec la fin des vacances, l'activité va reprendre son rythme normal et c'est là que les problèmes vont vraiment commencer.
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