Italie : ce que l'on sait de l'effondrement d'un viaduc autoroutier à Gênes
Au moins 38 personnes sont mortes, dont trois Français. La catastrophe a eu lieu alors qu'un violent orage s'abattait sur la région.
/2023/07/06/64a68823d697a_placeholder-36b69ec8.png)
/2018/08/14/phpSsF9yA_1.jpg)
Sous une pluie battante, une partie du pont autoroutier Morandi de l'autoroute A10 s'est effondrée à Gênes (Italie), mardi 14 août, un peu avant midi. Ce dramatique accident a fait au moins 38 morts, et plusieurs disparus, selon un nouveau bilan communiqué par Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur italien. Trois des victimes ont été identifiées comme françaises. Franceinfo fait le point sur la situation.
Que s'est-il passé ?
Alors qu'un violent orage s'abattait sur la région de Gênes, le viaduc, construit sur l'autoroute A10 dans le nord de la ville, s'est en partie effondré vers 11h30. "On était sur l’autoroute italienne. Sur un pont suspendu. Il vient de s’effondrer devant nous. On est partis en courant", raconte sur Twitter une Française sur place.
On était sur l’autoroute italienne. Sur un pont suspendu. Il vient de s’effondrer devant nous. On est partis en courant. On est coincés dans le tunnel sans infos. Pleeaaase
— Maître Léonine (@AvocatavecunE) 14 août 2018
Selon un jeune Français interrogé par franceinfo, un mouvement de panique a précédé l'effondrement. "Devant nous, les automobilistes affolés nous ont fait signe de reculer", raconte le jeune vacancier. "J'ai parlé à un autre Français qui m'a montré un des haubans du pont, allongé sur la chaussée". Selon le jeune homme, c'est cette chute qui a provoqué un mouvement de panique chez les automobilistes.
Parlant d'une "scène apocalyptique", un témoin a de son côté déclaré à la chaîne Sky Italia que "huit ou neuf" véhicules roulaient sur le pont quand il s'est effondré. Une vingtaine de véhicules sont concernés, avancent des sources policières citées par Reuters. A cet endroit, le pont est haut d'une cinquantaine de mètres. D'après la direction régionale des pompiers de Gênes, l'infrastructure s'est en grande partie écroulée sur des voies ferrées qu'elle surplombait. La foudre aurait touché la base d'un des piliers du pont auparavant, ce qui pourrait être à l'origine de l'effondrement, selon La Repubblica (en italien).
/2018/08/14/phpkn4aNm_1.gif)
Dans quelle région a eu lieu l'accident ?
La région de Gênes, entre mer et montagne, a un relief très accidenté. Le parcours de l'autoroute est donc jalonné de longs viaducs et de tunnels, dont le pont Morandi. Construit à la fin des années 1960, ce viaduc autoroutier, avec une structure mixte, en ciment armé précontraint et en ciment armé ordinaire, est long de 1 182 mètres et se situe à une hauteur comprise entre 45 et 55 mètres au-dessus du sol. Il avait connu d'importants travaux de rénovation en 2016.
Quel est le bilan ?
Depuis la Sicile, Matteo Salvini, le ministre italien de l'Intérieur, a évoqué mercredi un bilan de 38 morts et plusieurs disparus. "Nous ne pouvons pas exclure que [le bilan] s'alourdisse encore" a estimé une porte-parole de la police de Gènes mercredi, quand il était encore de 35 morts.
On compte également "beaucoup de blessés graves", affirmait le ministre de l'Intérieur mardi soir. 16 blessés, dont 12 graves, disaient des sources du ministère citées par des médias italiens comme le Corriere della Sera, mardi soir.
Mercredi, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que trois Français avaient été retrouvés parmi les victimes. On ne connaît pas leur identité.
Où en sont les recherches ?
Les sauveteurs ont continué à explorer les décombres toute la nuit de mardi à mercredi, à la lumière des projecteurs. 240 pompiers, accompagnés de chiens, se sont relayés, selon un responsable des pompiers, Emanuele Gissi : "L'espoir ne cesse jamais, nous avons déjà sauvé une dizaine de personnes sous les décombres, on va travailler 24 heures sur 24". Au total, en comptant notamment les policiers et la Croix-Rouge, un millier de personnes ont été mobilisées mardi. Une fuite de gaz les a obligé à évacuer temporairement la zone où ils intervenaient, rapporte La Repubblica (en italien).
"Les premières victimes de surface ont été évacuées, maintenant il faut rechercher sous les décombres des bâtiments, mais il y a des milliers de tonnes de béton", a rapporté à l'AFP un pompier français venu en renfort, Patrick Villardry. "Nous faisons intervenir maintenant des pelleteuses pour déplacer les morceaux de béton les plus volumineux pour retrouver des victimes", a expliqué Emanuele Gissi à l'AFP. Interrogée par franceinfo, une Française a détaillé le chaos sur place et les difficultés des pompiers pour accéder à la zone.
Quelles sont les réactions ?
"Nous suivons la situation minute par minute, je remercie les 200 pompiers qui sont à l'œuvre pour sauver des vies", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, dans un message posté sur Twitter.
Stiamo seguendo minuto per minuto la situazione del crollo del ponte di Genova, ringrazio fin da ora i 200 Vigili del Fuoco (e tutti gli altri eroi) che stanno già adesso lavorando per salvare vite. pic.twitter.com/QHkeaZi9zy
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 14 août 2018
Les deux clubs de football de la ville ont également réagi peu après l'accident. Le Genoa CFC a déclaré "suivre avec une grande appréhension les développements de la situation".
❤️ Il Genoa Cfc sta seguendo con grande apprensione gli sviluppi della situazione riguardanti il crollo del #PonteMorandi. #Genova
— Genoa CFC (@GenoaCFC) 14 août 2018
➡️ https://t.co/VTScPYYKf6 pic.twitter.com/71mpZ7RMjI
De son côté, l'UC Sampdoria s'est déclaré "sans voix".
Senza parole. #Genova.
— U.C. Sampdoria (@sampdoria) 14 août 2018
Côté français, Emmanuel Macron a également apporté son soutien à l'Italie dans deux tweets en français et en italien.
Nos pensées vont aux victimes, à leurs proches et à tout le peuple italien. La France est aux côtés de l’Italie dans cette tragédie et se tient prête à apporter tout le soutien nécessaire. #Genova #Gênes
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 14 août 2018
À regarder
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter