Dans l'après-Berlusconi, Monti se dévoile
Silvio Berlusconi a démissionné de son poste de président du conseil le 2 novembre 2011. Depuis, les différentes formations de la droite, en complète déliquescence, tentent de retrouver du crédit, après que le ««Cavaliere» a longtemps pesé sur le choix de son dauphin. Aujourd'hui, Mario Monti, ancien universitaire et commissaire européen, avoue se plaire à la tête du gouvernement.
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Après deux décennies de domination politique, Silvio Berlusconi, empêtré dans moult scandales, a claqué la porte sous la pression de Bruxelles, de la BCE et du président italien, Giorgio Napolitano. Mais l’homme politique et homme d’affaires n’a pas laissé d’héritier. Son mode de gouvernement reposait sur un clientélisme effréné, contredisant le lendemain ce qu’il avait dit la veille, sur fond d’opportunisme politique et de démagogie populaire.
Aujourd’hui, la droite, balkanisée, manque cruellement d’un leader et n’a plus de projet commun.
Pas de dauphin désigné.
Chacun des partis qui formaient la coalition de l’ex-président du Conseil tente de présenter un candidat pour assumer l’héritage. Mais que ce soit Pierferdinando Casini (Union du Centre, UDC), Gianfranco Fini (Futur et Liberté), Umberto Bossi (Ligue du Nord) ou Angelino Alfano (qui reprend la direction du Peuple de la Liberté, PDL, créé en 2009 par Berlusconi)... tous se sont cassé les dents. Dans un premier temps, le Cavaliere semble les soutenir puis il estime qu’ils n‘ont pas la carrure pour le poste.
La plupart des formations conservatrices et populistes sont décrédibilisées par les affaires. Ainsi, M.Bossi a dû quitter ses fonctions opérationnelles après une enquête ouverte sur l’utilisation de fonds de la Ligue du nord pour des besoins privés.
Les ultimes jours de Berlusoni
Battu, mais pas vaincu, Berlusconi a, durant un an, fait appel aux techniques marketing pour se maintenir à l’affiche, espérant une éclaircie dans le ciel des désillusions. Las, le Peuple de la Liberté ne recueille plus que 17% des intentions de vote contre 40% à son apogée. Et, ultime blessure, une condamnation à quatre ans de prison pour fraude fiscale a été le coup fatal. L’ex-chanteur de croisières a dû sortir du jeu électoral; il n’actionnera donc plus les ficelles dans la coulisse.
Berlusconi part pour de bon
Les candidats à sa succession ont commencé à se manifester, alors que la reconstruction à droite n'a pas commencé. Selon les observateurs, ils étaient initialement quatre : Guiliano Amato, 73 ans, ancien président du Conseil, au savoir-faire politique reconnu, respecté par la gauche et la droite ; Gianni Letta, secrétaire d’Etat à la présidense du Conseil, éminence grise de Berlusconi, qui a rejoint la holding Fininvest de l’ex-président du Conseil, et Angelino Alfano. Ce dernier est-il l’homme pressé de la politique italienne ? A 41 ans, celui qui a conçu la loi pour protéger son mentor de ses problèmes judiciaires, préside désormais aux destinées du Peuple de la liberté. Il a arraché la tenue de primaires au sein de son parti.
La compétition a également vu l’arrivée de concurrents marginaux : Daniela Santanché, ancienne sous-secrétaire d’Etat de Berlusconi, et Alessandra Mussolini, la petite- fille du Duce.
Face à ces postulants, un nom rencontre un assentiment de plus en plus large. En l’occurrence celui de Mario Monti, le technicien de l’économie qui rassure les investisseurs. Installé à la tête du gouvernement, il réforme depuis le pays sans état d’âme. Avec succès. Ce vertueux serviteur de la République italienne s’est déclaré disponible au cas où une majorité ne serait pas constituée après les élections législatives d’avril 2013.
Mario Monti devient ambitieux
Nommé fin 2011 sénateur à vie par le président de la République, «il a compris l’aspect stimulant de la politique» et prend goût au pouvoir, estime un politologue. «C’est désormais un politicien à plein titre», estime Marco Follini, un sénateur du Parti démocratique (PD, gauche). Les deux grands partis italiens, le PLD (droite) et le PD de Pier Luigi Bersani sont, eux, opposés à l'hypothèse de l'arrivée définitive de l'ancien commissaire européen dans l'arène politique.
Le leader de l’UDC chrétienne démocrate, Pierfernando Casini, milite pour une liste Monti, alors que les industriels conduits notamment par le patron de Ferrari, Luca Montezemolo, estiment que la présence du professore Monti est une garantie de sécurité pour l'économie de la Péninsule. Lors de la chute de Berlusconi, le sociologue Carlo Carboni avait affirmé : «L’Italie a besoin de dirigeants capables de transmettre au pays espérance et optimisme.» Si Monti vire en tête, il devra néanmoins composer avec le PD, en tête dans les sondages.
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