"Avant, nous vendions 50 cornets de glace" : en Italie, les stations balnéaires victimes de la crise économique et climatique
Entre inflation, changement climatique et nouvelles habitudes, les Italiens revoient leurs vacances, poussant les plagistes à s'adapter sur la côte romaine.
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Le modèle de vacances des Italiens est-il en train de changer ? La carte postale de l’été chez nos voisins, ce sont les congés à la mer en famille, avec un transat et un parasol réservés à la plage, privée le plus souvent. Toutefois, depuis le début de la saison, les établissements balnéaires constatent une baisse de la fréquentation de 15% en moyenne.
C'est le cas pour Pasquale Lubrano, qui tient le restaurant La Capannina, à Ostie, sur la côte romaine. Il estime avoir perdu cette année 30 % de son chiffre d’affaires habituel. "Avant, le matin, nous vendions 50 cornets de glace. Aujourd'hui, c'est 10", se désole le gérant de l'établissement. Sur le littoral romain, les parasols sont désormais repliés en semaine. Quant aux clients, ils scrutent sur les cartes et réfléchissent à deux fois avant de dépenser. L’inflation était d’1,7 % en juillet, mais encore plus élevée pour les dépenses liées aux vacances.
"C'est vrai que ça demande des moyens, admet Paola, une habitante de Rome. On ne prend pas nos repas au restaurant. On a pris une semaine de vacances et maintenant, on fait juste des sauts à la plage." Un témoignage représentatif d'une situation plus globale : les Italiens prennent moins de vacances et partent plus qu'avant à la montagne (fréquentation en hausse de 5%), où il fait plus frais en été.
Les plagistes face au dérèglement climatique
Les questions environnementales comptent aussi à Ostie. Entre la surexploitation, l'érosion et le mauvais entretien des plages, l’espace utilisable recule de manière parfois spectaculaire. Michele de Fazio, qui tient l'établissement balnéaire La Bonnaccia, compare deux photos sur son téléphone. "Ça, c'est la plage en octobre 2023, et ça, c'est la plage ce matin", indique-t-il, constatant que la plage a perdu 70 mètres.
"Depuis deux ans, je ne peux pas sortir 250 transats, c'est une perte de 200 000 euros."
Michele de Fazio, plagiste en Italieà franceinfo
Les commerçants des stations balnéaires sont donc contraints de repenser leur modèle sur le littoral romain. L’Europe l'exige aussi : ces affaires, autrefois profitables, se sont longtemps affranchies des règles de libre concurrence.
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