Italie : le casse-tête des obsèques de l'ancien nazi Priebke
Les funérailles religieuses du criminel de guerre nazi Erich Priebke auraient dû se dérouler mardi, près de Rome. Mais elles n'ont pas eu lieu, la faute à une trentaine d'intégristes nazis venus entonner des chants en hommage au IIIe Reich. Ils se sont opposés à des militants antifascistes, venus en masse. Le casse-tête reste entier, car on ne sait toujours pas où sera incinéré l'ancien SS. Une solution se dessinerait du côté de l'Allemagne.
Il y a cinq jours, la mort d'Erich Priebke, l'ancien criminel de guerre nazi, responsable du massacre des Fosses Ardéatines en 1944, a plongé la ville de Rome dans l'embarras. Où et comment enterrer son corps, alors que la ville de sa femme en Argentine, sa ville natale en Allemagne, et le cimetière allemand près de Pomezia se sont tous refusés à l'accueillir ?
Son avocat Paolo Giachini, proche des milieux d'extrême droite, avait pris tout le monde de court en organisant mardi des funérailles surprises, qui devaient se tenir dans le séminaire de l'Institut Pie X, à Rome. L'Eglise catholique romaine ayant refusé d'organiser les obsèques, le lieu n'avait pas été choisi au hasard : il s'agissait du siège de la communauté Lefebvre, créée en 1970 pour s'opposer aux ouvertures du Vatican sur le monde moderne, et remarquée récemment pour les propos négationnistes de l'un de ses évêques.
Un de leurs prêtres ayant déclaré que Priebke était "son ami ", il paraissait envisageable que ses obsèques y aient lieu. Elles devaient consister en "une messe en latin, à huis clos, seulement pour les amis intimes et les parents ", avait expliqué Giachini.
Néonazis et antifascistes opposés
Mais rien de tout ça n'a finalement eu lieu, puisque des affrontements entre les antifascistes et les néonazis, devant le siège du séminaire, ont empêché les obsèques de sé dérouler.
Mardi, dès le début de l'après midi, des militants anti-fascistes se sont rassemblés pour manifester contre les obsèques de l'ancien SS en chantant "Bella Ciao " et "nous sommes antifascistes ".
Mais les antifascistes n'étaient pas seuls. La foule s'est agitée à l'apparition d'un groupe d'une trentaine de néofascistes. Les deux groupes se sont d'abord fait face : d'un côté, les anti-fascistes et leurs banderoles, de l'autre, soutiens de Priebke et leurs saluts nazis.
Le corbillard transportant le corps malmené
La tension est montée au cours de l'après-midi. L'arrivée du corbillard transportant le corps de Priebke a été huée aux cris d'"assassin ", ou d'"Emmenez-le à la décharge ". Certains protestataires ont donné des coups de pied et de poing au corbillard. Un prêtre a été bousculé par la foule à son entrée dans le couvent.
Des actes à l'encontre d'Erich Priebke, auxquels s'opposaient les chants de gloire du nazisme scandés par certains membres du mouvement d'extrême droite Militia. Son chef, Maurizio Boccacci, a ainsi expliqué aux journalistes : "Nous sommes ici pour célébrer sa mémoire parce qu'il fait partie de notre monde ". Finalement, des débordements ont bien eu lieu, et la police a eu des difficultés à séparer les deux groupes.
Une piste en Allemagne se dessine
Naturellement, la cérémonie, qui ne devait rassembler que des amis ou des parents de l'ex-SS, a été suspendue en fin d'après-midi par la préfecture de Rome. "Nous avons été obligés de suspendre mardi les funérailles car il y avait le risque qu'elles se transforment en meeting néo-nazi ", a déclaré mercredi matin à la presse le préfet de Rome, Giuseppe Pecoraro. Puis l'avocat de Priebke, Paolo Giachini, proche de ces milieux, a réagi en annulant purement et simplement ces obsèques religieuses privées.
Du coup, les problèmes restent entiers pour la préfecture de Rome. Car la question n'est pas seulement d'organiser des obsèques, mais aussi de trouver un endroit où incinérer et enterrer le corps. Mercredi, une solution se dessinait peut-être du côté de l'Allemagne. La dépouille du criminel nazi a été transférée à l'aéroport militaire de Rome, à Pratica di Mare. Elle devrait voyager jusqu'en Allemagne, qui devra ensuite décider de la suite à donner.
"Nous pensons résoudre la question dans la journée,il y a des contacts avec l'Allemagne. Ces dernières heures ces contacts ont été établis ", a ajouté le préfet de Rome.
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