Un cargo à destination d'Israël a quitté le port de Marseille sans ses composants militaires, après une mobilisation des dockers

Les dockers CGT du port ont refusé de charger ces conteneurs afin de ne pas "participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien" dans la bande de Gaza. La cargaison va être renvoyée à l'expéditeur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un porte-conteneurs dans le port de Marseille-Fos, le 20 juillet 2020. (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)
Un porte-conteneurs dans le port de Marseille-Fos, le 20 juillet 2020. (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

Les conteneurs sont restés à quai. Le navire Contship Era, à bord duquel les dockers CGT du port de Marseille-Fos ont refusé mercredi et jeudi de charger trois conteneurs remplis de composants militaires destinés à Israël, a quitté Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), vendredi 6 juin, comme l'a confirmé à l'AFP un opérateur portuaire. Le navire fait route vers le port de Gênes, en Italie, où il devrait accoster dans la soirée pour une escale, selon Marinetraffic.

"Je vous confirme que le navire est bien parti et que les conteneurs ne sont pas à bord", a précisé à l'AFP Nicolas Morleo, directeur des opérations de Seayard, l'exploitant du terminal de Fos-sur-Mer qui était chargé des opérations commerciales sur le navire. Selon lui, les conteneurs vont être renvoyés à leurs expéditeurs.

Mercredi, les dockers de Marseille-Fos ont refusé de charger à bord du navire un conteneur avec des pièces pour fusils mitrailleurs fabriquées par l'entreprise marseillaise Eurolinks, afin de ne pas "participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien" dans la bande de Gaza. Jeudi, ils ont également bloqué à quai deux autres conteneurs remplis de tubes de canons fabriqués par la société Aubert et Duval, devant être transportés par le même navire, qui a pour destination finale la ville israélienne d'Haïfa.

"Ne pas être complices de ce génocide"

Le ministère des Armées a précisé jeudi que la licence passée avec Eurolinks prévoyait que les pièces soient réexportées en totalité par Israël vers la France et d'autres pays partenaires. Pour les tubes de canons de la société Aubert et Duval, il s'agit, selon une source proche du dossier, "d'une licence de réexportation vers des pays européens".

D'autres fédérations CGT, notamment des douanes, ont apporté leur soutien à l'action des dockers de Fos-sur-Mer. "Des douaniers ne veulent pas être complices de ce génocide", écrivent-ils dans un communiqué vendredi, ajoutant : "La douane peut mettre en place une interdiction d'exportation d'armes et de pièces d'armement, alors faisons-le !"

Des dockers génois qui, en solidarité également, devaient bloquer l'activité du port italien ce vendredi après-midi, ont reporté leur action à samedi matin, le temps de vérifier que "les accords conclus avec les dockers de Marseille étaient respectés", notent-ils sur leur page Facebook.

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