Ce que l'on sait des explosions signalées en Iran et du possible lien avec une attaque israélienne
Des explosions ont été rapportées vendredi matin dans le centre du pays, six jours après une attaque de Téhéran visant l'Etat hébreu.
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C'est une possible riposte israélienne, six jours après l'attaque iranienne. De fortes explosions ont été signalées en Iran, vendredi 19 avril, après qu'Israël a menacé de répondre à l'attaque lancée par Téhéran contre son territoire dans la nuit de samedi à dimanche. L'Iran a fait état de trois explosions près d'une base militaire dans le centre du pays, selon l'agence officielle Fars. Des drones ont été abattus, mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont annoncé les autorités iraniennes. La communauté internationale a lancé des appels à la retenue après ces représailles. Voici ce que l'on sait.
De fortes explosions dans le centre de l'Iran
Trois explosions sont survenues à l'aube vendredi, près d'une base militaire à Qahjavarestan, entre la ville d'Ispahan et son aéroport, dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars. Selon la télévision d'Etat, les causes de ces "fortes explosions" ne sont pas encore connues. L'Iran a activé dans la foulée sa défense aérienne dans plusieurs provinces.
"Plusieurs microvéhicules aériens ont été abattus avec succès par la défense aérienne du pays, il n'y a jusqu'à présent aucune documentation d'une attaque de missile", a déclaré sur X le porte-parole de l'agence iranienne de l'espace, Hossein Dalirian. "A cette heure, il n'y a pas eu d'attaque aérienne en dehors d'Ispahan et dans d'autres régions du pays", a-t-il aussi affirmé. Selon l'agence officielle Irna, aucun dégât majeur n'a été signalé.
L'armée israélienne n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat. Les militaires ont simplement déclaré que les sirènes d'alarme avaient retenti dans le nord d'Israël, théâtre d'échanges de tirs ces derniers mois entre l'armée israélienne et le Hezbollah, allié libanais de l'Iran.
Des frappes ont par ailleurs visé vendredi à l'aube la Syrie. La région de Soueida, dans le sud du pays, a été touchée "sur une position de radar de l'armée syrienne", a précisé Rayan Maarouf, militant et responsable du média en ligne Suwayda 24.
Des installations nucléaires en sécurité
Alors que le centre de l'Iran abrite plusieurs des sites nucléaires connus, les installations de la région d'Ispahan sont "totalement en sécurité", a assuré l'agence de presse Tasnim. "Les installations importantes (...) sont totalement sûres et aucun accident n'y a été signalé", a également souligné l'agence Irna. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AEIA) a confirmé que les sites nucléaires n'avaient subi "aucun dégât".
La région abrite notamment le Centre de technologie nucléaire, le plus grand complexe de recherche nucléaire d'Iran, selon l'institut de recherche américain Nuclear Threat Initiative (NTI). On y trouve également une usine de production de zirconium, indispensable pour produire de l'énergie nucléaire, comme l'explique l'AEIA.
De possibles représailles israéliennes
Selon des responsables américains cités par plusieurs télévisions américaines, dont la chaîne ABC News, ces explosions sont le fait d'Israël, en représailles aux frappes iraniennes sur l'Etat hébreu. Washington a été prévenu jeudi de l'attaque israélienne sur l'Iran, mais n'a ni approuvé l'opération ni joué aucun rôle dans son exécution, ont par ailleurs déclaré des responsables cités par les chaînes américaines NBC et CNN. "Nous n'avons pas de commentaire pour le moment", a déclaré un porte-parole de l'armée israélienne à l'AFP au sujet des explosions.
Israël avait prévenu qu'il riposterait après que l'Iran a tiré des centaines de missiles et de drones sur le territoire israélien. La plupart d'entre eux avaient été interceptés. Cette attaque était intervenue à la suite d'un raid contre le consulat iranien à Damas, imputé à Israël. Un média iranien, Tasnim, assure toutefois, en citant des "sources bien informées", qu'il n'y a "aucune information faisant état d'une attaque de l'étranger".
Des mesures de sécurité en Israël
L'ambassade américaine en Israël a ordonné vendredi à ses employés et à leurs familles de limiter leurs déplacements à l'intérieur du pays, quelques heures après les explosions rapportées en Iran. Elle précise sur son site internet que "les employés du gouvernement américain et les membres de leurs familles" ne peuvent voyager "pour motifs personnels" en dehors des grandes villes de Tel-Aviv, Jérusalem et Beer-sheva. Cet avis de sécurité vaut "jusqu'à nouvel ordre".
L'Australie a également exhorté ses ressortissants à quitter Israël et les territoires palestiniens, évoquant une "forte menace de représailles militaires et d'attaques terroristes".
Du côté des aéroports, les vols ont repris vendredi en début de matinée dans les deux aéroports de Téhéran après avoir été suspendues, selon l'agence officielle Irna. La compagnie aérienne émiratie Flydubai a, elle, annulé ses vols vers l'Iran pour la journée.
Des réactions à l'international
La Chine a réagi en assurant vouloir jouer "un rôle constructif pour une désescalade". Le porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian, a rappelé que Pékin s'opposait "à toute action susceptible d'entraîner une escalade des tensions".L'Union européenne, elle, appelle les parties en présence au Proche-Orient à "s'abstenir de toute nouvelle action". "Il est absolument nécessaire que la région reste stable", a demandé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
"Nous invitons toutes les parties à la prudence et à éviter l'escalade. Le G7 veut une désescalade absolue dans une région en proie à une grave tension", a réagi le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani. L'Italie, qui préside le G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie), a ajouté que les Etats-Unis, alliés historiques d'Israël, avaient "été informés au dernier moment" de l'attaque, sans préciser par qui. Les Etats-Unis "n'ont pas été impliqués dans une opération offensive" a déclaré son homologue américain Antony Blinken, présent à Capri, soulignant que "l'objectif" de son pays et des autres membres du G7 était "la désescalade".
C'est également le message de la France, qui a réitéré vendredi son appel "à cesser l'escalade militaire au Moyen-Orient". Ce "n'est dans l'intérêt de personne et ne ferait qu'accroître l'instabilité et l'insécurité au Moyen-Orient", a réagi Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères. "La France travaille à la désescalade avec ses partenaires", a-t-il ajouté dans une déclaration écrite. En parallèle, Emmanuel Macron a assuré au Premier ministre du Liban, reçu à Paris, de "l'engagement de la France à faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir la montée des violences entre le Liban et Israël", a rapporté l'Elysée.
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