Une Iranienne poursuivie pour apologie du terrorisme et incarcérée depuis plus d'un mois en France

Téhéran s'était dit sans nouvelles de sa ressortissante depuis son arrestation, le 28 février dernier.

Article rédigé par Eric Pelletier
France Télévisions
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Le palais de justice de Paris, où se trouve le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris. (NICOLAS MESSYASZ / SIPA)
Le palais de justice de Paris, où se trouve le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris. (NICOLAS MESSYASZ / SIPA)

Une traductrice iranienne, détenue en France depuis un mois et demi, est visée par des poursuites pour "apologie du terrorisme" sur les réseaux sociaux, a appris France Télévisions, vendredi 11 avril. Enseignante à l'université Lumière Lyon 2, militante propalestinienne, Mahdieh Esfandiari a été arrêtée le 28 février. Le parquet de Paris et son pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) ont confié cette enquête politiquement sensible à la police judiciaire parisienne.

Le 10 mars dernier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien s'est en effet publiquement inquiété du sort de cette ressortissante. "Nous n'avons pas encore pu obtenir d'informations précises sur sa situation de la part des autorités françaises compétentes", a-t-il déclaré. Dans un article titré "La troublante disparition d'une Iranienne en France", l'hebdomadaire Le Point avait révélé l'identité de cette enseignante de 35 ans, qu'il présente comme "diplômée en langue française de l'université al-Zahra de Téhéran" et "installée à Lyon" depuis huit ans.

Deux Français sont toujours détenus en Iran

Son arrestation intervient dans un contexte tendu entre Paris et Téhéran. Deux ressortissants français, les enseignants Cécile Kohler et Jacques Paris, sont détenus en Iran depuis 2022, accusés d'espionnage. Le quai d'Orsay dénonce des conditions d'incarcération qui "s'apparentent à de la torture" et, plus globalement, l'instrumentalisation de procédures judiciaires contre des ressortissants occidentaux pour faire pression sur leurs pays d'origine, notamment la France.

En revanche, le 20 mars dernier, un autre dossier a trouvé une issue heureuse : l'Iran a accepté la libération d'Olivier Grondeau, un touriste français accusé lui aussi d'espionnage et qui avait été condamné à cinq ans de prison en Iran. Le trentenaire est sorti de prison après 887 jours de détention.

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