«Mission accomplie» en Irak : c'était il y a 11 ans !
La mise en scène était grandiose... Le 1er mai 2003, le président Bush annonçait la «fin des opérations majeures de combats» en Irak. Aujourd'hui, le pays est à feu et à sang. Il est divisé entre zone kurde, zones chiite et sunnite en plein soulèvement, sous les yeux des pays voisins, l’Iran, l'Arabie Saoudite et la Turquie. Plus loin, les Etats-Unis s'inquiètent.
/2021/12/14/61b8b9980cc5d_pierre-magnan.png)
/2018/11/27/Mission-accomplie.jpg)
George Bush avait mené cette guerre contre l'Irak de Saddam Hussein quasi seul, sans l'accord de l'ONU. L'opération américaine avait commencé le 20 mars 2003. Bagdad et le régime baassiste étaient rapidement tombés. L'armée irakienne n'avait pas vraiment résisté.
Le 1er mai 2003, un peu plus d'un mois après le début du conflit, George Bush était donc tout fier d'annoncer aux Américains que sa guerre contre l'Irak était terminée. Sur le pont du porte-avions nucléaire USS Abraham Lincoln, le président en grande forme voulait marquer la fin de l'opération militaire de guerre conventionnelle nommée Opération liberté irakienne (Operation Iraqi Freedom). Pour symboliser ce «succès», le porte-avions affichait au-dessus de la tête du président Bush une banderole sur laquelle on pouvait lire «accomplished mission» (Mission accomplie).
La guerre n'en était pourtant pas finie. Après une dizaine d’années de violences, de combats, d'attentats, mais aussi avec la tentative de créer un Etat démocratique, les forces américaines quittent officiellement le pays le 18 décembre 2011, trois ans après l'arrivée au pouvoir de Barack Obama.
Depuis la chute du régime de Saddam Hussein, le pays, qui avait déjà connu une terrible guerre contre l'Iran (1990-1988) et une défaite sanglante à la suite de l'invasion du Koweit (1990-1991), n'a quasiment pas connu de périodes de calme. Malgré l'adoption d'une constitution, l'institution d'un gouvernement et le déroulement d'élections, l'Irak de l'après-Saddam a toujours été secoué par des affrontements ou des attentats meurtriers.
Seule la région majoritairement kurde a connu un calme relatif dans le cadre de son régime d'autonomie, alors que le reste du pays a vu le fossé entre chiites et sunnites se creuser.
Des violences quotidiennes
Depuis le début de l'année 2014, la situation s'est dégradée, alors que l'année 2013 avait déjà été sanglante (9.475 civils tués, selon l'ONG Iraq Body Count). Des bombes dévastent quotidiennement marchés, mosquées ou même funérailles. Les djihadistes attaquent des prisons et des casernes. En janvier 2014, les djihadistes contrôlent Fallouja et des quartiers de Ramadi. Bagdad voit ainsi d'importantes villes lui échapper pour la première fois depuis l'invasion américaine.
Le 10 juin, l'EIIL et d'autres combattants s'emparent de Mossoul et de sa province pétrolière, provoquant l'exode de 500.000 personnes. Le 11, ils prennent Tikrit, chef-lieu de la province de Salaheddine et ex-fief de Saddam Hussein.
Curieusement dans ce conflit, Téhéran et Washington ont eu quasiment la même réaction. L'Iran «luttera contre la violence et le terrorisme» des rebelles djihadistes sunnites qui ont lancé une offensive dans le nord-ouest de l'Irak, a affirmé le 12 juin le président iranien Hassan Rohani. Quant aux Américains, ils ont affirmé être prêts à fournir «toute aide appropriée» au régime en place à Bagdad.
De leur côté, les Russes ont ironisé sur «l'échec total» de l'intervention américaine et britannique dans ce pays. Une façon aussi pour Moscou de marquer sa différence avec Washington dans le conflit syrien voisin.
Quant à George Bush, il avait déjà relativisé ses propos de 2003. En 2008, il avait reconnu certaines de ses erreurs, notamment son discours sur le porte-avions Lincoln sous la banderole «Mission accomplie».
À regarder
-
Le nouveau ministre du Travail rouvre les débats sur les retraites
-
Le préfet de Paris Laurent Nuñez succède à Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur.
-
Adèle Exarchopoulos : "Quand le monde se résigne à banaliser la violence... Ce qui reste, c'est le collectif"
-
Un mois après sa mort, le message de Charlie Kirk résonne encore
-
Le rappeur SCH déclare sa flamme à Marcel Pagnol dans un film d'animation consacré au célèbre cinéaste
-
Plan de paix pour Gaza : quatre nouveaux corps d'otages ont été remis à Israël
-
SFR bientôt racheté par ses concurrents ?
-
Musée Chirac : braqué puis cambriolé en 48 heures
-
Otages israéliens : révélations sur leur détention
-
Réforme des retraites : suspendue pour 3,5 millions de Français
-
Gouvernement de Sébastien Lecornu : censure ou pas censure ?
-
Coup d'envoi de la vaccination contre la grippe
-
Skai Isyourgod, le phénomène du rap chinois
-
Délit de fuite : la vie brisée de Marion
-
Disparition des coraux : une menace pour l'humanité
-
Bac de maths en 1ère, une bonne nouvelle ?
-
Une minute de silence en hommage à ces profs tués
-
IA : des paysages touristiques trop beaux pour être vrais ?
-
Sébastien Lecornu annonce la suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle
-
Pourquoi ton lycée pro est en grève aujourd’hui
-
La joie des Palestiniens libérés des prisons israéliennes
-
Le prix Nobel d'économie est pour la suspension de la réforme des retraites
-
François-Xavier Bellamy défend la posture de Bruno Retailleau qui chute dans les sondages
-
Lecornu II : des nominations surprises
-
Enquête après la mort de Sara, 9 ans
-
Madagascar : le président contesté écarte toute démission
-
Le gouvernement Lecornu II face à la réforme des retraites.
-
"Mange mon cul noir", Yseult (encore) en clash
-
"Ce n'était plus ma femme" : l'ultime interrogatoire de Cédric Jubillar avant le verdict
-
"Il faut suspendre la réforme des retraites jusqu'à la présidentielle"
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter