Reportage "Un coup dur pour l'économie et pour le processus de paix" : au Cachemire indien, l'inquiétude après l'attentat qui a fait 26 morts

Cette attaque terroriste, perpétrée par des hommes surgis d'une forêt, est la plus meurtrière contre des civils depuis plus de vingt ans dans la région. Sur place, touristes et politiques restent sous le choc.

Article rédigé par franceinfo - Côme Bastin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des manifestants condamnent l'attaque terroriste contre des touristes dans le Cachemire indien, en Inde, qui a fait 26 morts le mardi 22 avril. (TAUSEEF MUSTAFA / AFP)
Des manifestants condamnent l'attaque terroriste contre des touristes dans le Cachemire indien, en Inde, qui a fait 26 morts le mardi 22 avril. (TAUSEEF MUSTAFA / AFP)

Après la pire attaque terroriste depuis 2008, le Cachemire indien oscille entre choc et résilience. L’Inde panse ses plaies après l'attentat qui a fait 26 morts contre des touristes, mardi 22 avril dans la ville de Pahalgam, sur les contreforts de l'Himalaya. Sur place, les habitants espèrent que ce drame ne créera pas de division religieuse et ne découragera pas les touristes. Avant cette attaque, l’économie commençait à reprendre dans ce territoire miné par une insurrection indépendantiste, puis privé de son autonomie politique, ou des élections locales avaient finalement eu lieu en octobre. Francienfo a recueilli des témoignages sur place.

Beaucoup de touristes indiens sont rentrés chez depuis le drame. Mahesh, venu de la ville de Pune, dans l'ouest du pays, est un fan du Cachemire depuis dix ans. "Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’impact sur le développement économique. Jusqu’à 2,3 millions de touristes venaient ici, et ces événements risquent de compromettre les investissements et l’élan touristique. Ces cinq dernières années, la région avait retrouvé un équilibre. J’ai confiance que la vie normale reprendra", veut tout de même croire ce touriste.

Sur place, "l'unité"

Une étude du réseau social Local Circles estime que 60% des touristes ont annulé leurs vacances dans cette région connue pour ses sublimes paysages montagneux. Waheed-ur-Rehman Para, député du Peoples Democratic Party à Srinagar, capitale du Cachemire indien, déplore "un coup dur pour notre économie, mais aussi pour le processus de paix au Cachemire." La région est en effet disputée et le théâtre d'accrochages réguliers entre l'Inde et le Pakistan. Les autorités indiennes ont imputé la responsabilité de l'attaque à leur voisin, qui a démenti.

"Ce qui me frappe, c’est l’unité, assure tout de même le député. Tous les partis, toutes les communautés condamnent ensemble cette violence. Des écoles, des commerçants, des hôteliers ont protesté. Le message est clair : cette idéologie n’a pas sa place ici." A Srinagar, de nombreux habitants se sont rassemblés ces derniers jours pour exprimer leur solidarité à l'égard des victimes et dénoncer l’attaque terroriste.

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