: Carte Sécheresse : quels sont les pays menacés par la suspension des exportations de blé de l'Inde ?
L'Inde a annoncé le week-end dernier suspendre ses exportations de blé pour préserver son approvisionnement, à la suite d'une vague de chaleur extrême. Carte à l'appui, franceinfo dresse la liste des pays les plus concernés par cette décision.
Le deuxième plus grand grenier du monde se referme. Touchée par une vague de chaleur extrême avec des pics à 50°C affectant les récoltes, l'Inde a annoncé, samedi, interdire les exportations de blé. Une restriction destinée à assurer la sécurité alimentaire nationale du pays de 1,4 milliard d'habitants. Alors que le marché international est déjà tendu du fait de la guerre en Ukraine, les exportations indiennes, qui ont représenté plus de 7 millions de tonnes en 2021, sont donc compromises. Le pays est pourtant le huitième exportateur mondial en volume, d'après le département américain de l'Agriculture.
Parmi les principaux pays touchés, on trouve le Bangladesh, pays frontalier de l'Inde, qui a reçu près de la moitié de ses exportations. Viennent ensuite les Emirats arabes unis et le Sri Lanka, d'après les données des échanges internationaux des Nations unies.
Les importateurs du blé indien sont donc surtout asiatiques, voisins de l'Inde. Les pays africains n'importent que quelques dizaines de tonnes par an, à l'exception de Djibouti (10 914 tonnes en 2021), de l'Ethiopie (9 995) et de la Somalie (6 700). Les pays européens sont aussi de petits importateurs de blé indien, la France n'en ayant acheté que 500 tonnes l'an dernier.
Pour le Bangladesh, les 3,6 millions de tonnes de blé indien importés en 2021 sont en revanche stratégiques. Sur l'année 2020-2021, le pays en avait consommé 8,5 millions de tonnes, d'après le site spécialisé Agrochart. Pour ces pays fortement dépendants du blé indien, New Delhi déclare "garder une fenêtre ouverte pour nos voisins. Nous avons aussi gardé une fenêtre ouverte pour un certain nombre de pays vulnérables si leur gouvernement le demande", précise le ministre indien du Commerce. L'Inde précise par ailleurs que les contrats d'exportation conclus avant le décret allaient être honorés, la mesure ne concernant que les exportations futures.
La guerre en Ukraine pèse déjà sur la production mondiale
Avant cela, l'Inde avait pourtant exprimé sa volonté de venir en aide aux marchés mondiaux en cas de problèmes d'approvisionnements causés par l'invasion russe de l'Ukraine, pays qui exportait 12% du blé à l'échelle mondiale. L'annonce de la suspension des exportations indiennes a été mal perçu à l'international. Réunis à Stuttgart, en Allemagne, les ministres de l'Agriculture du G7 ont aussitôt critiqué la décision, craignant de voir s'aggraver la crise des matières premières. "Si tout le monde commence à imposer de telles restrictions à l'exportation ou même à fermer les marchés, cela ne fera qu'aggraver la crise et cela nuira aussi à l'Inde et à ses agriculteurs", a déclaré le ministre allemand de l'Agriculture.
Reste que cette interdiction des exportations n'arrangera pas les prévisions mondiales de 2022, déjà peu optimistes avec la guerre en Ukraine - qui provoque la réduction d'un tiers des récoltes du pays - et la sécheresse dans plusieurs régions du monde. Selon un rapport du département américain de l'agriculture (article en anglais) publié début mai concernant l'année 2022-2023, "la production mondiale de blé devrait baisser du fait de récoltes moins importantes en Ukraine, en Australie, au Maroc, en Argentine, dans l'Union européenne, en Chine". A l'inverse, les prévisions de plus grandes récoltes au Canada, en Russie ou en Turquie ne suffiront sans doute pas à compenser cette baisse.
À regarder
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter