La controverse sur la sortie de la Grèce de l'euro en trois actes
Quelques semaines avant les législatives dans ce pays, Angela Merkel et la Commission européenne se sont affrontées sur la question.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
/2015/01/05/tsipras_1.jpg)
La question d'une sortie de la Grèce de la zone euro refait surface. A trois semaines des élections législatives dans le pays, prévues le 25 janvier, la chancelière allemande, Angela Merkel, a semé le trouble au sein même de sa majorité en appuyant un tel scénario en cas de victoire de la gauche radicale. Impossible, a répondu la Commission européenne lundi 5 janvier.
Francetv info revient sur cette controverse en trois actes.
Acte 1 : selon la presse, Merkel plaide pour une sortie de la Grèce de la zone euro
"Le gouvernement allemand juge quasiment inévitable une sortie [de la Grèce] de la zone euro, si le chef de l'opposition Alexis Tsipras [président du parti de la gauche radicale Syriza] dirige le gouvernement après les élections, abandonne la ligne de rigueur budgétaire et ne rembourse plus les dettes du pays." C'est ce qu'écrivait, samedi 3 janvier sur son site internet, l'hebdomadaire Der Spiegel (en allemand), s'appuyant sur "des sources proches du gouvernement allemand".
Pour les médias allemands, la chancelière et son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, (tous deux membres du parti conservateur CDU) tentent de faire pression sur les électeurs grecs et sur Alexis Tsipras lui-même, au moment où Syriza est donné en tête dans les sondages, comme le rapporte Euronews. Le parti de Tsipras n'entend pas quitter la zone euro, mais réclame la fin des politiques d'austérité aux conséquences sociales dramatiques. Trois millions de Grecs, soit plus d'un habitant sur quatre, n'ont plus de couverture santé.
Interrogés par l'AFP, la chancellerie et le ministère allemand des Finances n'ont souhaité ni confirmer ni démentir les informations du Spiegel. Mais l'Allemagne n'entend pas revenir sur les conditions d'austérité budgétaire imposées par la Troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, UE) pour prêter l'argent dont a besoin la Grèce.
Acte 2 : la majorité d'Angela Merkel conteste vivement
Le propre parti d'Angela Merkel a réagi en s'opposant à l'idée d'une sortie de la Grèce de la zone euro. Un haut responsable de la CDU, Christian Bäumler, a ainsi adressé une mise en garde, dimanche : "En cas de sortie de l'euro, les dettes [de la Grèce] ne pourraient pas être remboursées, et l'Allemagne porterait une part significative du fardeau."
Les sociaux-démocrates (SPD), membres de la "grande coalition" au pouvoir à Berlin, ont également contesté la démarche attribuée à Angela Merkel. Dès samedi, le secrétaire d'Etat social-démocrate aux Affaires européennes, Michael Roth, a pris ses distances. "La Grèce est membre de la zone euro. Et doit le rester", a-t-il affirmé via son compte Twitter.
Acte 3 : pour Bruxelles, l'appartenance de la Grèce à la zone euro est "irrévocable"
Interrogée sur les révélations du Spiegel, la Commission européenne s'est retranchée derrière la loi : "L'appartenance à l'euro est irrévocable", a déclaré une porte-parole au cours d'un point de presse, rappelant que cette règle était inscrite dans le Traité de Lisbonne, "article 140, paragraphe 3".
Le correspondant de France 2 à Bruxelles, François Beaudonnet, a ainsi commenté cette déclaration :
#Grèce : ce que dit la commission européenne est techniquement faux. Mais il faudrait qu'Athènes sorte d'abord de l'#UE. Et pourquoi pas ?
— François Beaudonnet (@beaudonnet) 5 Janvier 2015
Un autre porte-parole de l'UE, lui, a conclu : "Nous n'allons pas entrer dans des spéculations et des scénarios qui risquent d'être interprétés dans un contexte qui ne se pose pas."
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter