Grèce : le Parlement vote un nouveau train de réformes, ouvrant la voie au plan d'aide
Le Premier ministre grec a fait voter à une large majorité le deuxième train de réformes réclamé par les créanciers d'Athènes. Il ressort toutefois fragilisé par ce scrutin.
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Les députés grecs ont adopté à une très large majorité, dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 juillet, le deuxième train de réformes réclamé par les créanciers de la Grèce en échange de négociations sur un troisième plan d'aide, qui devraient s'ouvrir vendredi à Athènes. Voici ce qu'il faut retenir de ce second vote.
Sur quoi portent ces nouvelles mesures ?
Ce deuxième train de réformes, exigées par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, transpose dans la loi grecque des dispositions européennes sur le sauvetage des banques. Elles entendent préserver le contribuable du risque d'avoir à renflouer les établissements de crédit en difficulté. L'autre volet du texte concerne la réforme du système judiciaire pour en accélérer le cours et en réduire le coût.
Juste avant le vote, Alexis Tsipras a tenu à rassurer le Parlement sur le fait que le durcissement de la législation sur les saisies immobilières ne concernerait pas les résidences principales des propriétaires surendettés. "Il n'y aura pas de saisie de résidence principale, a assuré le Premier ministre grec. Ce gouvernement garantit et continuera de garantir la protection des résidences principales."
Ces mesures interviennent après, notamment, une hausse de la TVA et une réforme des retraites, votées en urgence dans la nuit du 15 au 16 juillet.
Pourquoi ça coince ?
Alexis Tsipras n'a pas réussi à retisser l'unité de sa majorité. Mais le chef de l'exécutif a limité ses pertes lors de ce second vote d'urgence en une semaine. La réforme de la justice civile et la transposition de la directive européenne sur les banques ont été adoptées par 230 députés – sur 298 présents – tandis que 63 ont voté contre, et 5 se sont abstenus.
Au total, 36 députés de Syriza, le parti de gauche radicale dirigé par Alexis Tsipras, ont fait défaut en votant contre (31) ou en s'abstenant (5). Les défections s'étaient élevées à 39 la semaine dernière (32 contre, 7 abstentions). C'est le basculement du toujours imprévisible Yanis Varoufakis, l'ancien ministre des Finances, passé du non mercredi dernier – sur des hausses de taxes et de cotisations – à un oui cette fois-ci, qui est notamment à l'origine de cette légère différence. Alexis Tsipras n'en demeure pas moins un Premier ministre sans majorité parlementaire (Syriza et son partenaire de droite souverainiste ANEL totalisent 162 sièges sur 300), qui a de nouveau dû compter sur les voix de l'opposition pour faire passer ces mesures.
Selon la presse grecque, un congrès de Syriza devrait avoir lieu dans les prochaines semaines, et des élections anticipées sont à prévoir dès la rentrée de septembre. "Nous pourrions aller vers des élections, si c'est nécessaire", a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement.
Quelles sont les prochaines échéances pour la Grèce ?
Les négociations sur le troisième plan d'aide, qui pourrait s'élever à 86 milliards d'euros, vont s'ouvrir entre la Grèce et ses créanciers.
Des représentants des créanciers sont attendus vendredi à Athènes pour rencontrer des membres du gouvernement. L'objectif de la Grèce est de boucler les négociations d'ici au 20 août, date d'une importante échéance de remboursement à la BCE (3,4 milliards d'euros). Le Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici, a déclaré que les institutions créancières visaient une conclusion des négociations dans la seconde moitié du mois d'août.
La Grèce a obtenu un prêt relais de 7,16 milliards d'euros pour une période de trois mois, débloqué par le Mécanisme européen de stabilité financière (MESF), afin de faire face à ses échéances de remboursement dans l'intervalle. Cette somme sera suffisante pour couvrir les paiements dus par Athènes au mois de juillet, mais ne suffira pas pour ceux du mois d'août.
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