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Génocide rwandais : la justice française autorise pour la première fois une extradition

La justice française a donné pour la première fois son accord pour une extradition vers le Rwanda d'un Franco-Rwandais de 51 ans soupçonné de génocide et crimes contre l'humanité en 1994. Mais son avocate s'est aussitôt pourvue en cassation.

Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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En décembre dernier, un mandat d'arrêt international était lancé contre Claude Muhayimana, un Franco-Rwandais de 51 ans, pour sa participation présumée au génocide de 1994 au Rwanda. Trois mois plus tard, la cour d'appel de Rouen vient de rendre un arrêté autorisant l'extradition de cet homme.

D'avril à juillet 1994, des génocidaires hutu ont massacré plus de 800.000 personnes au Rwanda, dans leur immense majorité des membres de la minorité tutsi, selon l'ONU. Claude Muhayimana était alors "chauffeur d'une guest-house à Kibuye (ouest du Rwanda) " et aurait "participé au massacre de l'église de Kibuye le 17 avril ", où plusieurs milliers de tutsi ont été tués, indique l'avocat de l'Etat rwandais en France. L'intéressé nie "toute participation ".

Une quinzaine de Hutu rwandais installés en France

Mais rien n'est encore fait. L'avocate de Claude Muhayimana s'est aussitôt pourvue en cassation pour faire annuler cette décision. La cour de cassation a 40 jours pour se prononcer. Si elle donnait un avis favorable, ce serait alors au tour du gouvernement français de prendre la décision finale.

Une quinzaine de Hutu rwandais installés en France après 1994 sont
visés par des enquêtes ou inculpés pour leur participation présumée
au génocide. Mais jusqu'ici la France n'a jamais autorisé d'extradition, craignant que les droits de la défense ne soient pas garantis au Rwanda.

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