Règles de concurrence : Microsoft échappe à une amende de l'UE liée à son application de visioconférence Teams

Le géant américain a accepté de clairement dissocier cette application de visioconférence de ses outils bureautiques, pour éviter d'être puni en raison d'un abus de position dominante.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une image d'illustration avec le logo de l'application de visioconférence Microsoft Teams. (BERKE BAYUR / ANADOLU AGENCY / AFP)
Une image d'illustration avec le logo de l'application de visioconférence Microsoft Teams. (BERKE BAYUR / ANADOLU AGENCY / AFP)

La connexion est rétablie entre le géant américain et Bruxelles. Microsoft a échappé à une amende de l'Union européenne pour abus de position dominante liée à son application de visioconférence Teams. La Commission européenne a accepté sa proposition de la séparer nettement de ses outils de bureautique comme Word, Excel ou Outlook.

Les engagements du géant américain du logiciel "répondent aux inquiétudes" qui avaient été soulevées, selon un communiqué de Bruxelles publié vendredi 12 septembre. La Commission européenne avait pointé le lien très étroit entre Microsoft Teams et les applications de bureautique très populaires Word, Excel, PowerPoint, Outlook, inclus dans les suites logicielles destinées aux clients professionnels, Office 365 et Microsoft 365.

Au printemps, le géant américain avait annoncé qu'il proposerait "des versions de ses suites logicielles qui ne comprennent pas Teams, et à prix réduit", mais qu'il permettrait également aux clients qui ont déjà souscrit à des licences de passer à des versions sans Teams. En outre, le groupe va faciliter le fonctionnement d'applications concurrentes de Teams dans Windows et permettra aux clients de transférer leurs données de Teams vers celles-ci. "En aidant à rétablir une concurrence loyale, ces engagements vont ouvrir le marché à d'autres fournisseurs d'outils de communication et de collaboration en Europe", a salué la Commission.

De lourdes amendes en cas de contravention

L'affaire avait débuté en juillet 2020 par une plainte de la start-up américaine Slack, entre-temps rachetée par Salesforce. Confrontée à des pertes de parts de marché dans le domaine des messageries d'entreprise, Slack avait attaqué Microsoft pour concurrence déloyale auprès de la Commission européenne. 

Dans la foulée, Bruxelles avait ouvert en juillet 2023 une enquête pour pratique anticoncurrentielle contre Microsoft. L'an dernier, Microsoft avait ensuite annoncé qu'il dissociait Teams de ses suites Office 365 et Microsoft 365 qui incluent également Powerpoint et Outlook. Le groupe avait alors souligné que ses clients pouvaient désormais acquérir ces logiciels sans l'application de visioconférence, à un prix inférieur.

Mais la Commission avait jugé ces changements insuffisants pour répondre à ses préoccupations, conduisant le groupe à muscler ses engagement en mai 2025. "Si l'entreprise contrevenait à ces engagements, la Commission pourrait lui infliger une amende pouvant aller jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires annuel mondial", précise le communiqué, ou une "astreinte de 5% par jour de son chiffre d'affaires quotidien". L'UE n'a pas donc pas l'intention de couper le micro après cette intervention.

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