Au Monténégro, un projet d'hôtel dans un ex-camp de concentration crée une polémique
Une holding helvético-égyptienne a l'intention de bâtir un hôtel haut de gamme avec une discothèque, un spa et un port de plaisance pour un montant de 15 millions d'euros.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
/2016/01/17/php4h0grY_1.jpg)
Transformer un camp de concentration en hôtel de luxe. C'est ce que souhaite le Monténégro. Malgré la colère de proches d'anciens détenus, un bail de 49 ans a été accordé à la holding helvético-égyptienne Orascom, qui compte y bâtir un hôtel haut de gamme comprenant une discothèque, un spa et un port de plaisance pour un montant de 15 millions d'euros.
Le fort de l'îlot de Mamula, située en mer Adriatique, à l'entrée des Bouches de Kotor, a été construit au XIXe siècle et a été investi par les forces fascistes italiennes pendant la Seconde guerre mondiale. Selon l'association locale des anciens combattants, 80 détenus y sont morts exécutés et 50 de faim, sur un total de plus de 2 000.
"Rendre le site accessible aux visiteurs"
"Nous avons deux options : laisser le site tomber en ruines ou trouver des investisseurs qui voudront le restaurer et le rendre accessible aux visiteurs", a expliqué Olivera Brajovic, responsable du conseil d'administration national pour le développement du tourisme.
"Des pays beaucoup plus riches que le Monténégro ont choisi de préserver des bâtiments semblables de cette manière, même des sites protégés par l'Unesco", se défend-elle.
"Un exemple flagrant de mépris de l'Histoire"
"Aucun camp de concentration dans le monde n'a été transformé en hôtel", rétorque Olivera Doklestic. Ses grand-père, père et oncle ont été emprisonnés à Mamula. Elle souhaiterait que la place forte soit restaurée et ouverte aux visiteurs comme site historique. "Construire un hôtel de luxe tourné vers les loisirs à cet endroit où tant de personnes sont morts et ont souffert est un exemple flagrant de mépris de l'Histoire", a-t-elle déclaré.
En réponse, Olivera Brajovic affirme que le projet prévoit un mémorial en hommage aux anciens prisonniers. L'agence de communication représentant Orascom assure que l'association locale d'anciens combattants a approuvé le projet, qui prévoit de conserver la forteresse. Le cabinet d'architecture belgradois choisi pour réaliser le projet, Salt and Water, dit vouloir transformer la forteresse en hôtel avec "des interventions minimes".
À regarder
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter