Reprise des opérations de l’Ocean Viking : “Il y a urgence à repartir, il n’y a plus aucun navire humanitaire sur place” (SOS Méditerranée)
Bloqué depuis cinq mois par les autorités italiennes, le navire de l'ONG de secours aux migrants SOS Méditerranée va pouvoir reprendre ses opérations de sauvetage dans les eaux méditerranéennes début janvier.
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“Il y a urgence à repartir, il n’y a plus aucun navire humanitaire sur place” a déclaré lundi 21 décembre sur franceinfo Sophie Beau, directrice générale de l’ONG SOS Méditerranée, qui affrète le navire Ocean Viking, connu pour ses nombreux sauvetages de migrants en mer. Le bateau va pouvoir reprendre ses opérations, a annoncé l’ONG ce lundi. Les naufrages des embarcations de fortune ont fait 1 093 morts, d’après les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ces candidats au départ ont le plus souvent pris la mer depuis la Libye.
franceinfo : Le navire va-t-il repartir dès cette semaine ?
Sophie Beau : On a appris la nouvelle en fin d’après-midi. Le navire va devoir se ravitailler en fioul puis passer par le port de Marseille pour se réapprovisionner. Les équipes embarqueront par la suite, après une quarantaine liée au Covid-19, puisqu'il ne faut surtout pas embarquer la maladie à bord. Donc, d'ici quelques jours, après ces ajustements techniques qui sont nécessaires, on espère pouvoir reprendre la direction très rapidement de la Méditerranée centrale, tout début 2021. Cela reste toujours l'axe migratoire le plus mortel au monde encore aujourd'hui. Nous patrouillons sur cette zone, qui est certes moins meurtrière que lors de la crise en 2015 et en 2016. Il y a urgence à repartir, d’autant qu’il n’y a plus aucun navire humanitaire sur place. Mais nous serons toujours dans cette situation où les navires, lorsqu’ils font des sauvetages, attendent des solutions diplomatiques qui s’éternisent. Et tout cela, en raison du manque de solidarité européenne : les États européens n’ont toujours pas mis en place de mécanisme de débarquement des rescapés. C’est toujours par voie diplomatique que ça se règle, au bout de nombreuses journées d'attente, beaucoup trop longues pour des personnes qui ont vécu des traumatismes terribles en mer et qui, souvent, viennent de passer des semaines, voire des mois ou des années, parfois dans des camps de détention terribles en Libye, avec la situation d'esclavage, d'extorsion de fonds, des viols, des abus de toutes sortes.
Y avait-il des motifs valables pour retenir le navire ?
Les motifs qui nous sont reprochés, nous les avons contestés. C'étaient des mesures administratives qui reprochaient au navire de ne pas répondre aux exigences de sécurité qu'un navire aurait dû avoir pour transporter autant de passagers, alors qu'il s'agit de naufragés. Nous nous sommes conformés à ces exigences, celles des gardes côtes italiens. Nous avons donc mis en place un certain nombre d'équipements supplémentaires pour faire face en cas d'abandon du navire. Tout a été fait aujourd’hui, l’Ocean Viking a été qualifié comme tout à fait apte à sa mission de sauvetage, ce qui a été répété par une société de classification du navire. Il n'y a aucun doute là-dessus.
Le Covid a-t-il fait oublier ce drame aux autorités ?
La situation était terrible pour tous à travers le monde entier. Mais une vie qui est en danger en mer est la même qui est en danger sur terre. Il y a un devoir d’assistance universelle, une obligation morale et légale de porter assistance à une personne en danger. Face à ces États défaillants, les ONG comme SOS Méditerranée doivent pouvoir encore intervenir. Nous avons encore besoin de dons pour agir. Nous avons de longs mois d’opérations à financer. Les opérations coûtent 14 000 euros par jour, d’où la nécessité de recourir aux dons des citoyens, dont il faut vraiment saluer leur mobilisation jusqu’alors.
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