Naufrage de migrants : des bénévoles se mobilisent pour que les victimes soient enterrées "avec dignité"
À Paris ou Calais, des citoyens aident les familles de naufragés à identifier le corps de leurs proches. Certains se mobilisent aussi pour que "leurs souhaits en matière d'enterrement ou de rapatriement soient respectés".
Depuis mercredi 24 novembre et la mort d'une trentaine de migrants dans le naufrage de leur embarcation au large de Calais (Pas-de-Calais), Jan reçoit énormément de messages sur son téléphone. Ce traducteur, à la tête d'une association afghane parisienne, est sollicité par des compatriotes sans nouvelles de leurs proches. "On m'a envoyé de nombreux SMS, raconte-t-il. Une personne m'a dit qu'un membre de ma famille, un homme, avait disparu. Un autre monsieur est vraiment inquiet pour son ami. Il m'a envoyé sa photo, son passeport aussi. C'est la première fois que je reçois autant de messages."
Jan a été contacté par 15 familles afghanes parmi lesquelles cinq n'ont pas réussi à obtenir des nouvelles de leur proche. Vendredi 26 novembre, le traducteur s'est donc rendu à l'Institut Médico-Légal de Lille où se trouvent les dépouilles des naufragés décédés. Mais l'accès lui a pour le moment été refusé. Il a seulement pu transmettre les noms et photos collectés à une enquêtrice. Face au grand nombre de victimes, une unité spécialisée de gendarmerie a été mobilisée pour l'identification des corps.
Éviter les enterrements sous X
Mettre des noms sur ces visages est une mission essentielle aux yeux de Samad Akrach, président l'association Tahara qui enterre gratuitement indigents et migrants. "Quand on ne retrouve pas de famille, normalement, ils sont enterrés dans un caveau provisoire pendant cinq ans, explique-t-il. Si aucune famille ne se manifeste, soit les os sont mis dans un ossuaire, soit le corps est emmené à l'incinération. Mon but est que chaque être humain puisse être enterré avec dignité."
Rendre aux migrants leur dignité, c'est aussi ce qui motive les membres du "Groupe décès" comme il s'est baptisé dans le Calaisis. Ces militants associatifs et citoyens font tout pour éviter les enterrements sous X. À chaque décès d'un candidat à l'exil, ils se rendent dans les campements pour tenter de récupérer des informations auprès d'autres migrants. Juliette Delaplace du Secours Catholique fait partie de cette équipe. "Ce groupe se mobilise pour accompagner les proches des personnes décédées et s'assurer que leurs souhaits en matière d'enterrement ou de rapatriement soient respectés. C'est un travail qui nous mobilise énormément", confie-t-elle.
"Aujourd'hui, le drame nous dépasse complètement. C'est quelque chose d'une ampleur terrifiante."
Juliette Delaplace (Secours catholique)à franceinfo
"Il faut que l'État prenne en charge l'organisation des funérailles ou du rapatriement parce que ce sont des démarches extrêmement lourdes." Ces derniers mois, la charge de travail est devenue plus pesante encore pour les militants associatifs alors que les naufrages d'embarcation de migrants se multiplient. Mercredi matin, jour où 27 migrants ont péri en tentant de traverser la Manche, le "Groupe décès" était aux obsèques d'Abdallah, un jeune homme lui aussi mort en mer quelques jours plus tôt.
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