Un enfant meurt chaque jour en moyenne en tentant de franchir la Méditerranée vers l'Italie, estime l'Unicef

Ce chiffre pourrait être sous-estimé, car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner, rappelle cette agence des Nations unies dans son rapport dévoilé mardi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un bateau de migrants est secouru au large de la Libye, le 13 mars 2024. (JOHANNA DE TESSIERES / SOS MEDITERRANEE / AFP)
Un bateau de migrants est secouru au large de la Libye, le 13 mars 2024. (JOHANNA DE TESSIERES / SOS MEDITERRANEE / AFP)

Ce n'est qu'une des routes migratoires périlleuses vers l'Europe, mais elle est à elle seule très meurtrière. Ces dix dernières années, environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée centrale, entre l'Afrique du Nord et l'Italie, selon un rapport publié par l'Unicef, mardi 15 avril. Soit un par jour. Ce chiffre pourrait être sous-estimé, ajoute l'agence des Nations unies pour l'enfance, car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner.

L'Unicef fonde cette estimation sur la proportion d'enfants parmi les personnes arrivées sur le sol européen par cette voie migratoire (un sur six), rapportée aux 20 800 personnes mortes ou portées disparues au cours des dix dernières années.

Par ailleurs, sept enfants sur dix voyagent seuls, sans leurs parents, selon l'agence onusienne qui s'occupe des enfants. "Beaucoup d'enfants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale fuient la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté", écrit le rapport, précisant que "plus de la moitié des enfants et des jeunes interrogés déclarent avoir subi des violences physiques, et un tiers affirment avoir été détenus contre leur gré".

"Les droits (...) ne s'arrêtent pas aux frontières"

"Les gouvernements doivent protéger les droits et l'intérêt supérieur des enfants. (...) Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne s'arrêtent pas aux frontières ou aux rivages, ils accompagnent les enfants lorsqu'ils les traversent", a déclaré Regina De Dominicis, haut responsable de l'Unicef, citée dans le rapport.

L'agence onusienne rappelle que si l'adoption du Pacte européen sur la migration et l'asile, devant entrer en vigueur mi-2026, "peut permettre de mieux organiser la gestion des migrations, ce dernier doit être mis en œuvre en parfaite conformité avec les obligations légales de défense de l'intérêt supérieur de l'enfant".

L'Unicef appelle également à renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en mer en tenant compte des besoins spécifiques des enfants. "A son arrivée, chaque enfant doit immédiatement bénéficier d'une représentation juridique et de solides mesures de protection. Les mesures de restriction des déplacements ne doivent jamais permettre la détention d'un enfant dans un centre de rétention, que ce soit lors des procédures de contrôle, de passage des frontières, de demande d'asile ou de renvoi", conclut l'Unicef.

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