Malaise diplomatique après l'arrestation en France de deux policiers belges, interpellés avec des migrants dans leur véhicule
L'ambassadeur de Belgique a été convoqué merdredi après-midi par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, afin d'évoquer cet incident.
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La collaboration entre policiers français et belges va-t-elle sortir indemne de cet incident ? Deux policiers belges ont été interpellés, dans la soirée du mardi 20 septembre, à Nieppe (Nord), par la police française. Le motif : ils roulaient au volant d'un camion dans lequel se trouvaient treize migrants, révèle la préfecture du département, mercredi.
Après cette interpellation, l'ambassadeur de Belgique a été convoqué mercredi après-midi par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, selon des informations obtenues par franceinfo, jeudi 22 septembre. Retour sur ce que l'on sait de cette arrestation.
Pourquoi conduisaient-ils des migrants ?
Selon la RTBF, les deux policiers belges, qui dépendent du commissariat d'Ypres (Belgique), ont voulu "donner un coup de main" à des migrants qu'ils venaient d'interroger au commissariat. Les migrants auraient été retrouvés par un routier dans son camion, alors qu'il venait de franchir la frontière franco-belge, a détaillé France 3 Nord-Pas-de-Calais.
"Les policiers, appelés sur place, les auraient conduit ensuite au commissariat d'Ypres pour les interroger. Et comme ces migrants souhaitaient gagner le Royaume-Uni, ils disent les avoir tout simplement raccompagnés à la frontière... Et même au-delà", racontent nos confrères.
"On n’a pas fait ça pour gagner de l’argent, ce n’est pas du trafic de personnes. On a seulement donné un coup de main. On ne voulait pas les relâcher dans une ville où ils ne connaissent rien juste avant la nuit", a pour sa part défendu le commissaire d'Ypres, Georges Aeck, cité par la RTBF.
Comment s'est déroulée cette interpellation ?
D'après leur hiérarchie et le Syndicat libre de la fonction publique de la police, les policiers belges ont été interrogés pendant trois à quatre heures au commissariat d’Armentières avant d’être relâchés au petit matin, a souligné France 3 Nord-Pas-de-Calais.
Selon Vincent Gilles, président du SLFP Police, un syndicat policier belge, les policiers belges ont même été menottés, "malgré l'identification". "Ou bien les collègues français ont voulu s'amuser, ou bien dans le cadre du protocole d'accord entre Bernard Cazeneuve et Jan Jambon, le ministre de l'Intérieur belge, il est à craindre qu'il y ait de grands trous juridiques", a-t-il réagi au micro de la RTBF, estimant que cette affaire couvraient "toute la police française de ridicule".
Embarrassées, les autorités françaises ont en effet exprimé "leur plus vive réprobation à la suite de cette initiative qui n'est pas conforme aux pratiques habituelles de travail entre la France et la Belgique".
Par ailleurs, les "treize migrants ont été conduits dans les locaux de la police aux frontières à Lille pour le traitement de la procédure : trois mineurs ont été placés en foyer et dix personnes majeures sont en retenue administrative pour examen de leur situation", précise la préfecture du Nord.
Quelles conséquences pour les relations franco-belges ?
"Des échanges sont en cours entre les autorités des deux pays afin de poursuivre les bonnes relations et la coopération existantes, notamment dans le domaine de l'immigration", a expliqué la préfecture du Nord, dans un communiqué.
L'ambassadeur belge a été reçu mercredi à 14 heures par le ministre de l'Intérieur français. Bernard Cazeneuve en a profité pour exprimer son mécontentement, rapporte franceinfo. Il a notamment signifié à l'ambassadeur belge que cette opération s'est faite "en dehors de tout cadre légal" et qu'il n'était pas possible de "procéder de la sorte" en transportant des migrants d'un côté ou de l'autre de la frontière.
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