L'UE devrait punir les Etats "hostiles" qui instrumentalisent les migrants, prône un rapport européen

L'Agence européenne des droits fondamentaux s'est penchée sur la manière dont l'UE doit gérer l'afflux de migrants instrumentalisés par des gouvernements extérieurs voulant déstabiliser le bloc.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La frontière entre la Biélorussie et la Pologne, vers la forêt de Bialowieza (Pologne), le 3 juin 2024. (MACIEJ LUCZNIEWSKI / NURPHOTO / AFP)
La frontière entre la Biélorussie et la Pologne, vers la forêt de Bialowieza (Pologne), le 3 juin 2024. (MACIEJ LUCZNIEWSKI / NURPHOTO / AFP)

Stop aux murs et aux refoulements illégaux. Un rapport de l'Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), publié mercredi 23 juillet, invite les membres de l'Union européenne (UE) à s'appuyer sur un nouveau pacte pour gérer l'afflux de migrants instrumentalisés par les pays voisins, qui cherchent à déstabiliser les Vingt-Sept.

"Au lieu de punir les réfugiés qui sont exploités à des fins politiques, les Etats de l'Union européenne doivent diriger leurs mesures contre les acteurs hostiles", estime la directrice de la FRA, Sirpa Rautio. Les Etats, rappelle-t-elle, ont l'obligation d'enregistrer les demandes, qui doivent être traitées individuellement et tenir compte des personnes aux besoins spécifiques.

Les droits fondamentaux en danger

Selon cette agence de l'UE basée à Vienne (Autriche), les "migrants ignorent souvent qu'ils sont utilisés" et l'UE a les moyens de lutter contre cette "menace hybride" grâce à la législation dont elle s'est dotée. Elle peut par exemple "restreindre les visas des personnes en provenance des pays orchestrant cette migration" ou "révoquer les licences d'entreprises de transport" trop laxistes. Le pacte sur la migration et l'asile, qui va entrer en vigueur mi-2026, devrait permettre d'accélérer les procédures. "C'est essentiel pour la crédibilité du système d'asile de l'UE", juge l'agence, alors qu'actuellement, moins de 20% des décisions d'expulsion sont suivies d'effet au sein du bloc.

La FRA estime que les droits fondamentaux sont mis en danger par la "militarisation" croissante de la frontière extérieure de l'UE, la gestion de la Défense relevant de la seule compétence des Etats, et tire un bilan sévère de la gestion par les Vingt-Sept des crises récentes. La Pologne a par exemple adopté l'année dernière une législation permettant aux soldats et aux agents de police d'utiliser leur arme à feu à la frontière. En 2023 et 2024, 60 personnes sont mortes le long de la frontière de l'UE avec la Biélorussie, notamment d'hypothermie, alors que les ONG d'aide aux migrants "font l'objet d'intimidations de la part des autorités".

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