Les pays de l'UE refusant d'accueillir des demandeurs d'asile pourraient payer une amende de 250 000 euros par migrant
"Il faut partager le fardeau", a martelé le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. La Hongrie parle d'une amende "inacceptable".
Bruxelles tape du poing sur la table. La Commission européenne a proposé, mercredi, d'instaurer "une contribution de solidarité" pour tout pays refusant la répartition automatique des demandeurs d'asile dans l'UE. L'amende s'élèvera à 250 000 euros par personne. Cette somme sera versée au pays qui accueillera une personne à la place de l'Etat membre refusant les demandeurs d'asile, a expliqué l'exécutif européen, en présentant une révision du règlement de Dublin.
Aujourd'hui, ce règlement fait le plus souvent peser sur le pays de première entrée la responsabilité d'une demande d'asile. "Dublin ne fonctionne pas car les pays en première ligne sont laissés seuls avec leur problème. Cela ne fonctionne plus (...), il faut partager le fardeau", a plaidé le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
L'Italie et la Grèce en première ligne
L'afflux migratoire massif qu'a subi l'UE, avec plus de 1,25 million de requêtes déposées en 2015 principalement par des Syriens, des Afghans ou des Irakiens fuyant la guerre et l'insécurité, ont mis en évidence les lacunes des règles actuelles, qui ne sont plus vraiment appliquées sur le terrain. Rome et Athènes, en première ligne, mais aussi l'Allemagne, l'une des destinations les plus recherchées par les migrants, en ont ouvertement dénoncé l'injustice ces derniers mois.
Le nouveau système va établir automatiquement qu'un pays fait face à un nombre disproportionné de demandes d'asile par rapport aux autres pays de l'UE, a expliqué mercredi la Commission, en présentant ce mécanisme. Ce dispositif devra néanmoins être accepté par les Etats membres et le Parlement européen. Chaque pays de l'UE se verrait ainsi attribué un quota de répartition de référence théorique (exprimé en pourcentage des demandes d'asile dans l'UE), prenant en compte sa taille et son PIB, mais aussi les efforts qu'il fait déjà pour accueillir des demandeurs d'asile depuis des pays tiers.
La Hongrie dénonce une amende "inacceptable"
Si un afflux massif de demandeurs d'asile dans un pays a pour conséquence qu'il fait face à plus de 150% de son quota de référence, le "mécanisme d'équité" serait déclenché. Cela entraînerait automatiquement des obligations d'accueil des demandeurs d'asile dans les pays qui sont, eux, en dessous de leur quota de référence.
Les premières réactions à cette annonce n'ont pas tardé chez les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie), opposés depuis plusieurs mois à ce principe des quotas. Le ministre des Affaires étrangères hongrois, Peter Szijjarto, a jugé cette amende "inacceptable et non-européenne". Son collègue polonais, Witold Waszczykowski, a déclaré qu'il "se demandait encore si cette proposition est sérieuse, car elle ressemble à un poisson d'avril".
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