Témoignages "Je ne veux plus que des gens meurent mais je pense que ça prendra du temps" : les Russes entre espoir et fatalité, après trois ans de guerre en Ukraine

Alors que le dialogue reprend entre Washington et Moscoun, deux tiers des Russes souhaitent la fin de la guerre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Kremlin, à Moscou, en mars 2024 en Russie. (TATYANA MAKEYEVA / AFP)
Le Kremlin, à Moscou, en mars 2024 en Russie. (TATYANA MAKEYEVA / AFP)

Trois ans de guerre et peut-être l'espoir de négociations, même si les propos de Donald Trump, mercredi 19 février, traitant Volodymyr Zelensky de "dictateur", ont un peu douché les espoirs de ceux qui voyaient les Américains se poser en médiateurs. Côté russe, en tout cas, on affiche sa satisfaction de voir le dialogue se renouer avec Washington. Dans la rue, à Moscou, les Russes que franceinfo a rencontré se voulaient raisonnablement optimistes.

Les études d'opinion du dernier institut indépendant en Russie dégagent une tendance claire : les deux tiers des Russes souhaitent la fin de la guerre. Et ils sont nombreux, comme Arthur, à placer des espoirs dans la rencontre à venir entre Vladimir Poutine et Donald Trump : "Nous sommes optimistes, je crois que les dirigeants mondiaux parviendront à un accord et que le conflit prendra fin."

"Si ça dure depuis trois ans, ça ne peut pas se terminer aussi rapidement"

Les Russes ne vivent pas la guerre comme les Ukrainiens, bien sûr. Mais le nombre de morts se fait sentir dans chaque famille, dans chaque cercle de connaissance maintenant, explique Svetlana : "De nombreuses personnes que je connais ont des enfants qui sont devenus handicapés, leurs maris sont morts à la guerre. Récemment, nous avons appris qu'un camarade de classe est à l'hôpital et qu'ils l'ont rapatrié à Moscou. Bien sûr, on ne peut pas s'empêcher d'y penser."

Voilà pourquoi ils sont nombreux à dire qu'ils ont suivi les discussions au plus haut niveau, ces derniers jours, alors que certaines études montrent que les Russes se désintéressent des informations. Elena reste prudente malgré tout : "Je ne veux plus que des gens meurent, mais je pense que ça prendra du temps. Si ça dure depuis trois ans, ça ne peut pas se terminer aussi rapidement. Ça ne se terminera pas cette année malheureusement."

Youlia, elle, ne voit pas le bout du tunnel : "Pour l'instant, je ne vois pas comment cela pourrait s'arrêter parce que les deux dirigeants sont dans une impasse. Ils ne peuvent plus s'arrêter. Soit ils perdent la face, soit ils seront éliminés d'une manière ou d'une autre. Donc, il n'y a pas vraiment d'espoir." Un peu à l'image de leurs dirigeants, les sondages disent que si les Russes veulent la paix, c'est à la condition que leur pays sorte vainqueur de la guerre.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.