Sommet en Alaska : pour les médias et politiques russes, Vladimir Poutine a obtenu "le meilleur résultat qu’il était possible d’obtenir" face à Donald Trump

Après un sommet écourté, le président russe Vladimir Poutine repart d'Alaska en position favorable après son entretien avec Donald Trump.

Article rédigé par franceinfo
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Vladimir Poutine repart d'Alaska sans avoir annoncé d'accord pour un cessez-le-feu en Ukraine. (ANDREW HARNIK / GETTY IMAGES NORTH AMERICA via AFP)
Vladimir Poutine repart d'Alaska sans avoir annoncé d'accord pour un cessez-le-feu en Ukraine. (ANDREW HARNIK / GETTY IMAGES NORTH AMERICA via AFP)

Vladimir Poutine accueilli sur un tapis rouge. Le président russe a marqué des points, selon de nombreux spécialistes après sa rencontre avec Donald Trump vendredi 15 août en Alaska pour évoquer la guerre en Ukraine. Le président américain a parlé d'une réunion "très productive" et Vladimir Poutine a salué un entretien "constructif" mais pas de cessez-le-feu. "Donald Trump a donné ce que Poutine espérait, à savoir une chambre d'écho, analyse sur franceinfo Guillaume Lasconjarias, historien militaire, professeur associé à l’Université Paris Sorbonne. La Russie qui était un paria sous Joe Biden ne l'est plus. Le grand vainqueur de cette réunion sur les images, c'est Vladimir Poutine apparu sur un tapis rouge et qui monte dans la Cadillac blindée du président américain." 

 En Russie, le sénateur Konstantin Kosatchev n'hésite pas lui non plus à parler de "victoire". Même son de cloche pour Leonid Slutsky. Le président de la commission des Affaires étrangères de la chambre haute du Parlement russe a félicité les dirigeants russe et américain pour avoir obtenu "le meilleur résultat qu’il était possible d’obtenir", sans qu’on sache de quoi il s’agit précisément. Les médias russes titrent d'ailleurs samedi matin sur cette phrase prononcée en anglais, chose assez rare venant de Vladimir Poutine : "Next time in Moscow ?" ("La prochaine fois à Moscou ?"). Une phrase lancée à Donald Trump, qui n'a pas totalement fermé la porte à une venue en Russie.  

L'une des rares infiormations qui ont filtré côté russe est venue du conseiller présidentiel Youri Ouchakov qui assistait aux discussions et qui a affirmé que l'idée même d'un sommet à trois avec Volodymir Zelensky n'avait même pas été évoquée lors de la rencontre avec les Américains.

Pas de cessez-le-feu, ni de sanctions, la guerre continue en Ukraine

À Moscou, faute de fond, on s'attarde aussi à commenter les images plus que les mots, qui n'ont pas été nombreux. Les médias russes comparent cet accueil en grande pompe avec la réception glaciale réservée à Volodymyr Zelensky en février dernier. Certains ont même comparé cette séquence à la rencontre entre Leonid Brejnev et Richard Nixon en 1973. Les télévisions russes sont restées focalisées sur les détails visuels et pratiques de ce sommet, visiblement satisfaites du "show", du spectacle proposé. Pour le site américain Politico, il s'agit d'un "triomphe" de Vladimir Poutine, qui gagne du temps.

Donald Trump avait menacé un temps, la Russie de nouvelles sanctions si elle ne mettait pas un terme à son offensive militaire : ce n'est plus d'actualité, le Kremlin gagne du temps. La partie russe a réussi à imposer sa méthode, son calendrier. Vladimir Poutine estime que le temps joue en sa faveur car malgré de lourdes pertes, son armée avance en Ukraine ces dernières semaines.

Sur le plan économique, qui était l'autre volet des ambitions russe sur ce sommet, rien ne semble avoir bougé. Le repas de travail qui devait y être consacré a été annulé. Moscou espérait un signe vers la levée des sanctions ou certaines décisions, comme la reprise des vols directs entre la Russie et les Etats-Unis, mais ne l'a apparemment pas obtenu.

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