C’est le cas de l'établissement tenu par Max. Depuis qu'il a mis une annonce sur les réseaux sociaux pour en informer les habitants, chaque nuit une vingtaine de personnes viennent se réfugier dans son bar. "Ce n'est pas un vieil abri soviétique sans toilettes, poussiéreux, décrit Max. Mon objectif, c'est de créer une atmosphère de vie de tous les jours." Et c'est exactement ce que l'on ressent : une illusion de normalité, alors que la ville est sous le feu des bombardements.
L'entrée de l'abris anti-bombe dont dispose le bar de Max. (OMAR OUAHMANE / RADIO FRANCE)
Svetlana a aménagé l'un des recoins du sous-sol. "À la maison, nous avons de grandes baies vitrées, nous avons peur qu'elles soient soufflées par l'explosion d'une roquette", confie-t-elle. "Si nous avons choisi cet endroit au lieu d'aller dans un abri officiel, c'est parce que dans le métro par exemple, c'est bondé. Et puis c'est loin d'ici, ce n'est pas pratique lorsque la sirène retentit." Sviatoslav, son fils de 6 ans, joue au milieu des adultes et sous le regard de son père, Rahman. "On essaie de lui expliquer pourquoi les sirènes retentissent, explique-t-il, Mais il est un peu trop jeune, donc on essaie de le protéger, de ne pas parler de ce qu'il se passe."
"On est plus forts quand on est ensemble" Le gérant du bar, Max, veut créer "une atmosphère de vie de tous les jours" (OMAR OUAHMANE / RADIO FRANCE)
Certains ont choisi cet abri pas comme les autres pour échapper à la solitude de leur appartement. C'est le cas de Natalia, qui a amené avec elle "des fruits, des vêtements chauds, car nous sommes en février et les nuits sont froides, et des médicaments, car je suis un peu nerveuse." La jeune femme s'apprête à passer sa troisième nuit ici. "Mon petit ami combat au sein de l'armée de réserve et je ne veux pas rester chez moi toute seule", raconte-t-elle.
"En plus, je me suis fait plein d'amis ici depuis le début des bombardements, comme ce monsieur génial qui vient de Turquie. On est plus forts quand on est ensemble." Rivés à leur téléphone, tous guettent les dernières informations et espèrent retrouver au plus vite une vie normale.
Ukraine : un bar de Kiev fait office d'abri anti-bombes - Reportage de Omar Ouahmane
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