Livraison d'avions à l'Ukraine : l'Europe "n'a pas ces moyens-là", selon un ancien colonel
Le voyage de Volodymyr Zelensky en Europe est "un coup de maître" estime Peer de Jong, vice-président de l'Institut Thémiis et ancien colonel des troupes marines. D'autant plus qu'"il s'inscrit dans une démarche proprement européenne".
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L'Europe "n'a pas ces moyens-là" de livrer des avions à l'Ukraine, estime jeudi 9 février sur franceinfo, Peer de Jong, vice-président de l'Institut Thémiis, spécialiste de géopolitique et ancien colonel des troupes marines. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est à Bruxelles pour un sommet sur le soutien européen à son pays. Il était mercredi à Londres et Paris pour convaincre la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne. Il réclame notamment l’envoi de moyens aériens pour aider l’Ukraine, mais selon Peer de Jong, les Européens "n'ont pas les matériels à leur donner à court terme". Il détaille les enjeux de cette demande d'avions pour franceinfo.
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franceinfo : Se déplacer à Londres, c'est un moyen de faire pression et d'obtenir des avions ? La Grande-Bretagne dit qu'elle va former des pilotes…
Peer de Jong : Former des pilotes, ce n'est pas donner des avions. Parce qu'aujourd'hui, très concrètement, l'Europe, la Grande Bretagne, n'a pas ces moyens-là. En France, il y a à peu près 200 appareils, ce qui, en fait, est extrêmement insuffisant. Et les Anglais sont dans la même situation que nous. Donc on peut former des gens, mais évidemment, on n'a pas les matériels à leur donner à court terme. Il n'y a que les Américains qui l'ont. Donc est-ce que l'Europe peut mettre la pression sur les États-Unis pour qu'ils donnent des F-16 ? C'est possible. Mais sur le terrain, si vous voulez un avion, si vous voulez être une base aérienne, il faut trouver des carburants, il faut trouver des formateurs, il faut trouver des moyens de maintien en condition. Donc si on leur met beaucoup d'avions, c'est extrêmement compliqué. D'autant qu'un avion, ça se place dans un hangar et le hangar, c'est une cible.
Le président de la Commission défense nationale et des forces armées à l'Assemblée soutient que la priorité c'est le soutien terrestre, vous êtes d'accord avec lui ?
À 100%. Bien évidemment, ça se passe sur le terrain. Si on donnait des avions, peut être que potentiellement, on les donnerait dans les mois, dans les années qui viennent. Ce ne sera effectif que dans l'année prochaine, le temps de former les gens, le temps de délivrer les avions, le temps de mettre en place le maintien en condition opérationnelle. Ça prend un temps fou.
"L'urgence numéro un est sur le terrain, dans une offensive potentielle en direction de Kiev à partir du Donbass par les Russes. Ce sont les blindés qu'il faut envoyer."
Peer de Jong, vice-président de l'Institut Thémiisà franceinfo
On a été un petit peu vite sur les avions. Je pense qu'il faut d'abord délivrer les blindés tel qu'il a été demandé. Une fois qu'on aura fait ça, on verra pour une deuxième étape.
Alors comment expliquer justement cette demande qui revient depuis plusieurs semaines de Volodymyr Zelensky, puisqu'il le sait lui-même que ça prend du temps ?
En fait, quelque part, il sait qu'il aura besoin un jour ou l'autre d'avions. Quoi qu'il en soit, en même temps, ça maintient un dialogue de très haut niveau. On ne peut pas, décorréler l'aspect politique de l'aspect opérationnel. Et on voit bien que dans ce cadre-là, aujourd'hui, Zelensky est extrêmement puissant puisqu'il joue sur les deux tableaux. Sur l'angle politique, c'est un coup de maître de faire le tour de l'Europe et il s'inscrit dans une démarche proprement européenne. On voit bien qu'aujourd'hui, Zelensky inscrit l'action de son pays ou en tout cas son action dans le cadre d'une rentrée progressive dans l'Union européenne et c'est ça l'objectif. On voit que ce déplacement est un déplacement éminemment politique, plus qu'opérationnel.
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