"Il ne peut y avoir de paix juste et durable avec un abandon de l'Ukraine", lance Emmanuel Macron après l'altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky

Le chef de l'Etat a donné une interview à "La Tribune Dimanche" et à d'autres titres de la presse dominicale, après les échanges houleux entre les présidents américain et ukrainien vendredi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président français, Emmanuel Macron, le 28 février 2025 à Porto (Portugal). (MIGUEL RIOPA / AFP)
Le président français, Emmanuel Macron, le 28 février 2025 à Porto (Portugal). (MIGUEL RIOPA / AFP)

Il endosse de nouveau son costume de médiateur. Le président de la République, Emmanuel Macron, a invité ses homologues américain et ukrainien "au calme, au respect, et à la reconnaissance", samedi 1er mars, au lendemain d'une altercation à la Maison Blanche qui laisse craindre un désengagement des Etats-Unis en Ukraine.

Le chef de l'Etat a échangé avec Donald Trump et Volodymyr Zelensky depuis leur brouille, a-t-il assuré à La Tribune Dimanche, au Parisien, à Ouest-France et au Journal du Dimanche. Mais il reste discret sur ces échanges : "Il est préférable d'avoir une discussion qui soit stratégique et confidentielle pour avancer et de lever les malentendus entre les gens, mais pas devant témoins". 

Il espère un "sursaut" de l'Europe

Emmanuel Macron estime néanmoins que "la destinée manifeste des Américains est d'être du côté des Ukrainiens". Il espère "faire comprendre aux Américains que le désengagement de l'Ukraine n'est pas dans leur intérêt". Si Washington acceptait de "signer un cessez-le-feu sans aucune garantie de sécurité pour l'Ukraine" alors sa "capacité de dissuasion géostratégique à l'égard de la Russie, de la Chine et d'autres, s'évanouirait le même jour", fait-il valoir.

Si le président russe, Vladimir Poutine, n'est pas arrêté dans ses velléités expansionnistes, il ira "à coup sûr sur la Moldavie et peut-être au-delà sur la Roumanie", estime-t-il. Néanmoins, la paix ne peut se faire à n'importe quel prix, martèle Emmanuel Macron dans cet entretien. "Il ne peut y avoir de paix juste et durable avec un abandon de l'Ukraine." Le probable désengagement américain doit être l'occasion, pour l'Europe, d'un "sursaut", ajoute le chef de l'Etat, qui veut construire "une défense commune" grâce à "un financement massif et commun". Il se dit également prêt à avoir "un dialogue stratégique" avec ses partenaires européens qui, contrairement à la France et au Royaume-Uni, ne disposent pas de la dissuasion nucléaire.

Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, a également appelé l'Union européenne à "retrouver une totale autonomie" en matière de défense, disant, dans une interview au Parisien, vouloir mobiliser davantage l'investissement privé vers ce secteur.

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