: Document franceinfo "On attend qu'une chose, être échangés pour rentrer chez nous" : témoignages de soldats russes détenus dans une prison ukrainienne
Lors de l'offensive ukrainienne sur le territoire russe, début août, de jeunes soldats russes ont été faits prisonniers. Ils étaient à la frontière, dans la région de Koursk, pour effectuer leur service militaire. Nos envoyés spéciaux ont pu s'entretenir avec eux.
L’Ukraine continue d’avancer à petits pas dans la région de Koursk en Russie. Ce n'est en rien comparable avec la percée fulgurante réalisée lors des premiers jours de cette opération, début août, qui a surpris tout le monde, à commencer par les soldats russes peu expérimentés qui surveillaient la frontière. Plusieurs centaines d’entre eux ont été faits prisonniers.
C’est le cas des détenus d'une prison ukrainienne de la région de Soumy, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière. Dans cet établissement, 80% des prisonniers russes sont des "appelés". Ils effectuaient leur service militaire obligatoire quand ils ont été capturés. Dans une cellule d'environ 35 m², ils sont 15 prisonniers russes, assis sur des lits superposés. Âgés de 19, 20 et 21 ans, ils sortent à peine de l’adolescence. Ils ont la mine blafarde et le visage émacié.
"On était à la frontière pour faire notre service militaire", raconte l'un d'eux. Lors de la nuit du 6 août, lors de l'attaque surprise des Ukrainiens, "des missiles sont tombés, ensuite on a entendu les Ukrainiens arriver, des blindés, des soldats. On s’est tous éparpillés dans les bois, c’était la panique. On est restés cachés pendant quatre jours sans manger. Et puis les Ukrainiens nous ont trouvés. On a crié : 'on se rend'."
"Ici, en prison, on n’a pas subi de violence et la nourriture est bonne".
Un prisonnier russeà franceinfo
"Ce n’est pas notre guerre, c’est celle de nos dirigeants. Nous, on attend qu’une chose : être échangés pour rentrer chez nous", assure un prisonnier. Dans le couloir, Volodymyr, le directeur adjoint de la prison éprouverait presque de la pitié en voyant ces jeunes prisonniers : "Pour moi, ce sont comme des enfants apeurés. On leur avait promis un service militaire normal, quelque part loin du front, sans voir la guerre. Mais ils ont été faits prisonniers et ils sont ici désormais".
Les conditions de détention sont régulièrement contrôlées
Deux médecins passent dans le couloir. C'est l’occasion pour le directeur adjoint de rappeler que, dans son établissement, on respecte les droits des prisonniers de guerre. "La Croix-Rouge inspecte régulièrement la prison. On a aussi la représentante des droits de l’Homme de la région de Soumy qui nous rend visite deux à trois fois par semaine pour s’assurer que les conditions de détention des prisonniers sont correctes", affirme Volodymyr.
"On traite ces détenus russes humainement, comme on aimerait que les nôtres soient traités là-bas".
Volodymyr, directeur adjoint de la prisonà franceinfo
Un jeune homme est escorté sous bonne garde vers une petite pièce. Il vient d’être fait prisonnier. Contrairement aux "appelés", lui s’est engagé volontairement pour combattre en Ukraine, "pour l'argent" dit-il. "On m’a proposé une grosse somme". Les soldats l’accompagnent en cellule et il y restera sans doute plusieurs mois avant d’être échangé contre un prisonnier ukrainien.
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