Aide militaire à l'Ukraine : sans soutien massif et immédiat, "sur le long terme, on serait perdant", estime un consultant en risques internationaux
Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky est aux Etats-Unis pour s'assurer du soutien de son allié, le consultant en risques internationaux Stéphane Audrand considère qu'il faut soutenir massivement l'Ukraine pour ne pas voir le conflit s'éterniser.
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est aujourd'hui à Washington pour tenter de convaincre son homologue, Joe Biden, et surtout le Congrès américain, d'investir encore dans le soutien face à la Russie. Parmi les demandes, le nerf de la guerre : de nouvelles armes, en nombre et puissantes. En Europe, la Pologne a annoncé hier la fin de ses livraisons d'armes à Kiev, avant de préciser que le pays honorera tout de même les livraisons "convenues antérieurement".
>> Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky à Washington pour conserver ses soutiens
Co-signataire d'une tribune publiée dans La Croix et intitulée "Les Européens doivent amplifier leur production de matériel militaire", le consultant en risques internationaux et officier de réserve Stéphane Audrand estime qu'il est impératif de soutenir rapidement et massivement l'Ukraine, car "sur le long terme, on serait perdant".
franceinfo : Faudrait-il remettre un coup d'accélérateur, amplifier le soutien à l'Ukraine ?
Stéphane Audrand : Oui parce que c'est une leçon des guerres industrielles du XXᵉ siècle : quand elles ne se terminent pas très rapidement, elles durent et elles ne se résolvent que par une ascension et une mobilisation croissantes des moyens et de la production. Et ça, la Russie est en train de le faire, certes avec tous les problèmes qu'elle a de corruption, d'inefficacité, d'obsolescence, mais on sait que maintenant les Russes ont retrouvé leur niveau de production de missiles d'avant-guerre. Ils ont l'aide de la Chine qui leur fournit des pièces détachées, des biens à double usage et certes pas d'armes, mais les moyens pour en construire plus. Ils ont cet accord avec les Nord-Coréens qui leur permettra de tenir. Donc la Russie est dans cette logique de mobilisation croissante et nous en face, on puise dans nos stocks et c'est à peu près tout. A part pour les munitions, il y a un programme européen, mais pour les véhicules, pour les moyens militaires de long terme, on peine à voir où en sont les Européens.
Ne pas donner beaucoup - et plus que ce qui est fait jusqu'à présent - maintenant, c'est le risque de devoir continuer à donner pendant longtemps, sans aucune garantie de succès ?
Tout à fait. C'est le risque que le conflit s'éternise, voire que la Russie parvienne à échéance de deux ans, peut-être trois ans, à prendre un ascendant sur l'Ukraine. Auquel cas, une victoire russe serait un désastre pour le modèle européen. À la fois parce qu'il y aurait eu une modification par la force des frontières, la conquête d'un pays souverain, et puis parce qu'on se retrouverait avec une Russie renforcée à nos frontières. Donc oui, sur le long terme, on serait perdant.
Est-ce que cela signifie qu'il y a une forme d'échec des politiques de sanctions menées à l'encontre de Moscou depuis le début de cette crise ?
Clairement. Je pense qu'on a surestimé l'impact des sanctions. Pour qu'elles fonctionnent, il aurait fallu qu'elles soient beaucoup plus massives sur les hydrocarbures dès le début, ce qu'on n'était pas prêt à faire parce qu'on n'avait pas envie d'effondrer nos propres économies. Et les sanctions, déjà depuis 2014, la Russie s'y était préparée parce qu'on avait déjà pris un premier train de sanctions qui avait réveillé la méfiance russe face à certaines vulnérabilités. Et celles de 2022, même si elles ont été très importantes, c'est indéniable, elles n'ont pas été suffisantes pour bloquer l'effort de guerre russe. Et aujourd'hui, avec tous ces problèmes et toutes ces inefficacités qui demeurent, l'effort de guerre russe tourne contre l'Ukraine et il y a un risque sur le long terme qu'il soit prépondérant.
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