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Le Parlement espagnol a adopté jeudi avec une voix d'avance le plan d'austérité gouvernemental de 15 milliards d'euros

Une défaite du gouvernement socialiste de José Luis Zapatero aurait contribué à accroître la nervosité des marchés et risqué d'entraîner la chute du gouvernement.a obtenu 169 voix "pour" et 168 "contre". Le Parti populaire (opposition conservatrice), qui a voté contre, a fait le plein des voix en transportant en ambulance l'un de ses élus.

Article rédigé par France2.fr
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Le leader de l'opposition au Parlement espagnol, Mariano Rajoy - 27/05/10 (AFP Dominique Faget)
Le leader de l'opposition au Parlement espagnol, Mariano Rajoy - 27/05/10 (AFP Dominique Faget)

Une défaite du gouvernement socialiste de José Luis Zapatero aurait contribué à accroître la nervosité des marchés et risqué d'entraîner la chute du gouvernement.

a obtenu 169 voix "pour" et 168 "contre". Le Parti populaire (opposition conservatrice), qui a voté contre, a fait le plein des voix en transportant en ambulance l'un de ses élus.

Le texte n'a dû son salut qu'à la décision de dix députés catalans de la Convergence et Union (CiU) de finalement s'abstenir après avoir critiqué ce plan. Cette fédération de partis catalans de centre droit redoute en effet que le plan d'austérité gouvernemental ne plonge l'Espagne dans une crise de type grec. "Tout le monde sait ce qui arriverait si le gouvernement n'avait pas la capacité de faire passer ce texte. La Bourse plongerait et le marché châtierait notre dette (...). Je ne veux pas que l'Espagne soit mise sous tutelle comme la Grèce".

Les experts espagnols voyaient difficilement comment le président du gouvernement aurait pu se maintenir au pouvoir en cas de rejet de son plan. Avec une telle unanimité au sein des partis d'opposition, la fin de mandat de Zapatero promet donc d'être très difficile à négocier. Le gouvernement socialiste, qui avait juré de ne jamais toucher aux acquis sociaux, a été contraint d'annoncer ces mesures sous la pression des marchés et de ses partenaires européens.

L'influent quotidien El Pais (centre-gauche) qualifiait ce vote de "tellement important qu'une défaite du gouvernement supposerait (...) la fin abrupte de la législature" tandis que le journal de droite ABC en appelait en Une à "la nécessité nationale" d'élections anticipées.

"Le problème, c'est votre gouvernement"
Au Parlement, le chef de file des Catalans, Josep Antoni Duran, a invité José Luis Zapatero à organiser en 2011 des élections anticipées. "Le problème, c'est vous et votre gouvernement", a-t-il lancé à son adresse. Le leader des nationalistes catalans a fait payer cher sa neutralité à M. Zapatero. "Votre temps est fini", lui a-t-il lancé. "Faites les devoirs qu'on vous impose de l'extérieur (...) et quand arrivera le vote du budget (2011, ndlr) et que vous ne pourrez pas le faire approuver, convoquez les élections", a-t-il ajouté.

"Ce texte est improvisé, insuffisant et injuste", a lancé pour sa part le chef de file du Parti populaire, Mariano Rajoy, dont le parti caracole dans les sondages d'opinion. Et Mercredi, le Parti nationaliste basque avait fait savoir qu'il se rangeait aux côtés du PP et s'opposerait aux réductions.

Avec une telle unanimité au sein des partis d'opposition, la fin de mandat de Zapatero promet d'être très difficile à négocier. Le gouvernement socialiste, qui avait juré de ne jamais toucher aux acquis sociaux, a été contraint d'annoncer ces mesures sous la pression des marchés et de ses partenaires européens.

Par ailleurs, les deux grandes organisations syndicales - la CCOO et l'UGT - ont déjà lancé un appel à la grève dans le secteur public pour le 8 juin. "La seule carte qui reste entre les mains des syndicats est la grève générale", estime Ismaël Crespo, politologue à la fondation Ortgea Gasset.

Malgré les critiques, la Bourse de Madrid a accélérée jeudi en prenant plus de 3%.

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