Pêche post-Brexit : indemniser les pêcheurs qui n'ont pas de licence "n'est pas une bonne solution", pour Frédéric Cuvillier, maire de Boulogne-sur-Mer
Alors que le bras de fer sur la pêche continue entre le Royaume-Uni et la France, pour Fréderic Cuvillier "il faut accompagner (les pêcheurs) autrement qu'en cassant leurs capacités de pêche".
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"Les sorties de flotte, c'est toujours un échec parce que cela veut dire qu'on se résigne à perdre de la capacité de travail", estime jeudi 18 novembre sur franceinfo Fréderic Cuvillier, maire de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais) et ancien ministre de la Mer.
Dans le conflit sur la pêche entre la France et le Royaume-Uni, le gouvernement français semble prêt à reculer. Aux Assises de la pêche à Saint-Pol-de-Léon (Finistère), la ministre de la Mer, Annick Girardin a annoncé qu'un plan indemnisation était en préparation pour les navires français qui n'ont pas obtenu la fameuse licence pour continuer à pêcher dans les eaux britanniques après le Brexit. 150 navires risquent de rester à quai.
franceinfo : Comment prenez-vous la préparation de ce plan d'indemnisation pour les bateaux sans licence ? Comme un échec ou croyez-vous encore à un accord ?
Fréderic Cuvillier : J'ai toujours indiqué dès le premier jour, le 24 décembre de l'année dernière, que la négociation sur le volet pêche du Brexit était grave pour les pêcheurs et que les pêcheurs étaient sacrifiés. Aujourd'hui, le plan de sortie de flotte, n'est pas une indemnisation, c'est la mise à la casse de bateaux. On vide nos ports de leurs capacités de pêche, c'est une solution ultime. Je connais Annick Girardin, je connais sa volonté de se battre et je la salue et je la soutiens. Mais la question, elle est ailleurs. Parce que lorsqu'il y a une situation pareille à celle que nous connaissons dans le cadre du Brexit, les pêcheurs n'ont rien demandé. Ils sont victimes d'une situation bilatérale entre l'Union européenne et le Royaume-Uni. Il faut les accompagner autrement qu'en cassant leurs capacités de pêche.
Donc, vous partagez la colère de ces pêcheurs ? Olivier Le Nézet, président du comité régional des pêches de Bretagne demande des mesures de rétorsion. Vous êtes d’accord, il faut montrer les muscles côté français ?
Olivier Le Nézet a tout à fait raison de souligner que ce n'est pas en cassant nos bateaux, en les mettant à la casse que nous donnons des perspectives aux pêcheurs, pour les jeunes et pour tous ceux qui souhaitent vivre de leur travail. Au contraire, il faut les accompagner. Ça veut dire moderniser la flotte, faire que les pêcheurs soient moins dépendants de l'ancienneté des navires et de leur caractère énergivore. Il faut aider à ce que les jeunes puissent reprendre. Il faut un plan d'accompagnement des pêcheurs au niveau européen et non pas avoir pour première solution de dire 'puisque nous ne parvenons pas à obtenir des licences, nous allons sortir les bateaux de leur capacité de pêche et les mettre à la casse'.
J'ai été ministre des Transports, de la Mer et de la pêche, ça n'a jamais été une bonne solution. Les sorties de flotte, c'est toujours un échec parce que cela veut dire qu'on se résigne à perdre de la capacité de travail et qu'on se ferme des perspectives de développement et d'avenir. Et dans ce cadre-là, au moment où les uns et les autres, disait M. Barnier (l'ancien négociateur au Brexit), et toutes les autorités jusqu'au plus haut niveau, disaient que la pêche ne pouvait pas être une variable d'ajustement, nous nous rendons compte que c'est une cause orpheline, abandonnée.
Moderniser ces navires, comme vous le demandez, mais pourquoi faire puisqu'ils n'auront plus de licence pour aller pêcher dans les eaux britanniques ?
Parce que les capacités de pêche existent. Parce qu'il faut un accord européen sur les quotas. Parce qu'il ne faut pas perdre ses capacités de capture. Parce qu'il faut des accords aussi avec nos voisins britanniques, notamment sur des fonds d'investissement et sur des partages d'investissements sur des flottes de pêche. Il y a des solutions. La France s'apprête à prendre la présidence de l'Union européenne, le président Macron est interpellé par la profession. Ils ont raison de dire que c'est l'occasion, en effet, un an après l'accord Brexit, de donner des perspectives et de donner autre chose comme perspective que de casser les bateaux.
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