"On fait des réserves pour tenir six mois" : comment des entreprises britanniques anticipent un Brexit qui "coûte cher"
En Grande-Bretagne, des entreprises stockent leurs matières premières importées du continent européen et multiplient leurs exportations avant la date fatidique du 29 mars.
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Le directeur de l'entreprise Brandauer, spécialisée dans les pièces électroniques, montre sept palettes de matériel prêtes à être envoyées aux clients. "En temps normal, on n'en prépare que quatre ou cinq. Mais ils nous ont demandé d’augmenter un peu notre volume, à cause des risques liés au Brexit", explique Rowan Crozier, installé en banlieue de Birmingham.
À un mois de l'échéance théorique du Brexit, le 29 mars, comme de nombreux chefs d'entreprise britanniques, il fait des stocks pour minimiser les pertes et les perturbations aux frontières, si la date est maintenue. Au milieu des machines qui découpent le métal, façonnent des connecteurs et des circuits de téléphone, les ouvriers empilent les cartons. L'usine fabrique une quarantaine de pièces différentes et les chaînes tournent a plein régime.
La principale crainte, c’est le blocage des frontières, le temps perdu en raison des contrôles et des formalités administratives. "À Douvres, c’est quasiment certain, il va y avoir des retards. Du coup, on a anticipé, en cherchant des solutions alternatives dans d’autres ports, ou par avion depuis l’aéroport de Birmingham. Mais ça coûte cher", constate le chef d'entreprise.
Le prix du Brexit décolle
Rowan Crozier a chiffré le coût à près de 125 000 euros, en évaluant la planification, la logistique, mais surtout l'incertitude. S'il doit exporter au mieux, il lui faut aussi récupérer les matières premières : "Les matériaux viennent essentiellement d’Allemagne. On fait des réserves pour tenir six mois, en remplissant un entrepôt, à Sheffield."
La plupart des entreprises ont adopté la même stratégie. En conséquence, le prix du stockage au Royaume-Uni a augmenté ces derniers mois, explique Charlie Pool, PDG de Stowga, une plateforme spécialisée dans la location d’entrepôts. "À la fin de l’été dernier, stocker une palette coûtait en moyenne 2 euros par jour, détaille-t-il. Maintenant, on est à 2,50 euros, à cause du Brexit. Et il y a une forte demande pour les chambres froides."
Car c’est pour les supermarchés et les vendeurs de légumes que les perturbations vont être les plus difficiles à gérer : 80% de la nourriture importée au Royaume-Uni vient aujourd’hui de l’Union européenne.
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