Licences de pêche : "La France a fait un peu preuve de renoncement", regrette le comité régional des pêches de Normandie
"Le sujet n'est plus les pêcheurs mais les postures politiques avec l'avenir de l'Irlande notamment en toile de fond", estime Dimitri Rogoff. "On a l'impression d'être instrumentalisés."
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"La France a fait preuve un peu de renoncement", regrette Dimitri Rogoff, le président du Comité régional des pêches de Normandie, vendredi 19 novembre sur franceinfo, au lendemain de l'évocation par la ministre de la Mer aux Assises de la pêche d'un "plan de sortie de flotte" pour indemniser les pêcheurs dont les navires n'obtiendraient pas de licence dans les eaux britanniques et resteraient in fine à quai.
franceinfo : Quel état d'esprit ont les pêcheurs après l'évocation de ce plan ?
Dimitri Rogoff : On est quand même dans l'idée que la France a fait preuve un peu de renoncement. Ces annonces-là, on les prend un peu mal. On se dit aussi que côté britannique, ils vont plutôt avoir le sourire et ça ne nous fait pas plaisir. On sait que les discussions vont continuer, mais ça fait 11 mois qu'on discute, il y a encore des points d'achoppement sur quelques licences.
"D'ailleurs, on se focalise trop sur ces quelques licences, alors qu'il y a d'autres sujets comme les bateaux remplaçants, tout ce qui touche aux quotas, aux mesures techniques qui vont se mettre en place."
Dimitri Rogoff, le président du Comité régional des pêches de Normandieà franceinfo
On se dit que là on a un peu loupé quelque chose. La France ne devrait pas attendre l'Europe pour se rebiffer, pour marquer des signes de contestation. Le gouvernement aurait dû le faire de façon unilatérale pour marquer le coup, pour faire en sorte que les discussions aillent un peu plus loin. On sent bien qu'elles traînent un peu et qu'on n'a pas tapé assez fort du poing sur la table. (…) Il y a beaucoup d'autres sujets à venir qui vont être extrêmement impactants pour la pêche, peut-être plus impactant que ces licences.
Des pêcheurs normands vont-ils recourir à ce plan de sortie de flotte ?
Le plan de sortie de flotte, on n'en veut pas. On n'en a pas besoin, ça ne concernera que quelques unités, mais tous les collègues en France ne sont pas dans la même situation. D'ailleurs, le plan de sortie de flotte était prévu avant le Brexit. On prévoyait un no-deal donc on avait prévu un plan de sortie de flotte musclé – qui est toujours disponible – et certains pêcheurs avaient demandé un plan de sortie de flotte bien avant le Brexit, parce qu'ils sont dans des situations difficiles, notamment dans les Hauts-de-France, sur la sole, sur certaines espèces qui viennent à manquer. C'est un outil qui est à disposition, prévu pour un certain nombre de cas de figure, les pêcheurs de Méditerranée notamment avait gardé un plan de sortie de flotte aussi parce qu'ils sont en difficulté. Ça a été mis trop en avant par rapport au problème du Brexit mais ça fait partie des solutions d'accompagnement. Ce plan est un des éléments à notre disposition. Il ne faut pas voir les choses trop simplement : il y a un travail qui va continuer avec le Royaume-Uni mais il va être long et il faut mettre ce temps-long à profit pour faire d'autres choses autour de la pêche et notamment prendre des solutions individuelles pour ceux qui en auraient besoin.
Le président du groupe Renew au Parlement européen, Stéphane Séjourné, a déclaré sur franceinfo qu'il ne fallait "jamais faire confiance à Boris Johnson", le Premier ministre britannique. Est-ce une difficulté pour vous ?
Oui, et ça fait partie de nos problèmes. Boris Johnson, je ne le connais pas mais on voit très bien ses atermoiements dans ses idées, dans sa façon de présenter les choses. Le sujet n'est plus les pêcheurs mais les postures politiques avec l'avenir de l'Irlande notamment en toile de fond. Notre problème paraît tout petit là-dedans et on a l'impression d'être instrumentalisés.
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