Législatives en Allemagne : les Verts "peuvent s'imposer comme faiseurs de roi, selon Marie Krpata chercheuse à l'IFRI
Les Verts ont recueilli 14,8% des voix lors des élections fédérales en Allemgane dimanche. Ils arrivent derrière les chrétiens-démocrates de la CDU (24,1%) et les sociaux-démocrates du SPD (25,7%).
"Les Verts sont présents dans 11 gouvernements de Länder, ils ont un ancrage territorial", rappelle lundi 27 septembre sur franceinfo Marie Krpata, chercheuse au Comité d'études des relations franco-allemandes à l'IFRI, alors que les "Grünen" sont considérés comme les "faiseurs de chancelier" des élections législatives allemandes du dimanche 26 septembre 2021. Les sociaux-démocrates du SPD sont arrivés en tête, en recueillant 25,7% des voix. Ils ont une courte avance sur les chrétiens-démocrates de la CDU (24,1%). Les Verts, eux, arrivent troisième avec 14,8% des suffrages. Ils seront donc la clé de la future nouvelle coalition à la tête du pays.
franceinfo : Les Verts sont-ils dans une position confortable après les élections législatives allemandes ?
Marie Krpata : Oui, les Verts ont fait un score intéressant avec 14,8% des suffrages obtenus. C'est quand même une remontée de 5,9 points de pourcentage par rapport aux dernières élections. Alors évidemment, au mois de mai on créditait les Verts de 24% dans les intentions de vote, à égalité avec la CDU. Donc les Verts ont perdu tout au cours de la campagne électorale, à la faveur d'un certain nombre de scandales. Mais aujourd'hui, effectivement, ils peuvent s'imposer comme faiseurs de roi, par exemple dans une coalition "feu de circulation" [rouge-vert-jaune] entre le SPD, les Verts et le FDP. Ça, c'est tout à fait possible.
C'est malgré tout une position ambigüe, parce qu'avec le SPD, il y a effectivement énormément de sujets sur lesquels il y a des recoupements, notamment la transition énergétique et numérique, et dans le social. Là-dessus, il y a des points de similitude entre le SPD et les Verts. En revanche, la question qui va se poser, c'est celle du FDP. Quel est l'intérêt du FDP ?
Par qui sont portés les Verts allemands ?
Ils sont beaucoup plus représentés en Allemagne de l'Ouest qu'en Allemagne de l'Est. Ils sont portés par une jeunesse urbaine diplômée, par des personnes aisées, éduquées. Donc dans les Länder de l'Est, où l'industrie charbonnière est traditionnellement plus présente, ils sont beaucoup moins représentés par exemple. Ils sont présents aujourd'hui dans 11 gouvernements de Länder sur 16. Dans trois gouvernements, ils figurent dans des coalitions à deux partis et dans huit gouvernements, ils figurent dans des coalitions à trois partis. Donc ils ont un ancrage territorial. L'exemple qu'on donne assez régulièrement, c'est celui du Bade-Wurtemberg, où ils sont dans une coalition avec la CDU. Ce Land est très industrialisé, il y a l'un des trois clusters automobiles du pays. Donc effectivement, ça montre aussi que les Verts ont à la fois une frange d'idéalistes et d'autre part, une frange de pragmatiques qui, justement, ont des ambitions de gouverner.
Sans aucun gagnant clair lors de ces élections, cela va-t-il être difficile de mener une politique dans les prochaines années en Allemagne ?
Tout dépendra de la prochaine coalition. Est-ce qu'on aura bien une coalition à trois partis ou est-ce qu'on aura une coalition finalement à deux partis ? Je rappelle qu'en 2017, il y avait déjà une discussion autour de la formation d'une coalition "jamaïcaine" [noire-vert-jaune], avec le CDU, les Verts et le FDP, qui finalement n'a mené à rien d'autre qu'à une grande coalition. Donc ce sont des négociations de six longs mois qui n'ont finalement donné rien d'autre qu'une coalition entre la CDU et le SPD. Il faudra vraiment voir, à l'issue de ces négociations, le gouvernement qui s'imposera. Effectivement, on peut s'attendre à de longs mois de négociations, jusqu'au mois de décembre, peut-être même l'an prochain. Le SPD est plutôt enclin à accélérer le processus mais il faudra voir. Il faut atteindre une majorité, c'est ça le problème.
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