Belgique : un contrôleur poursuivi pour un "bonjour" en français

En Belgique, un contrôleur de train est poursuivi pour avoir dit "bonjour" en français au micro alors qu'il se trouvait dans la partie flamande du pays. Une situation insolite qui ravive les tensions linguistiques dans la région.

Article rédigé par France 2 - T. Maillet, D. Rivière, E. Mérel - Édité par l'agence 6Médias
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Belgique : un contrôleur poursuivi pour un "bonjour" en français (France 2)
Belgique : un contrôleur poursuivi pour un "bonjour" en français (France 2)

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Quand une formule de politesse devient une polémique nationale. Tout commence fin 2024 dans un train belge. Un contrôleur salue les voyageurs. "Goeiedag, bonjour !", un "bonjour" qui indigne un passager. En effet, théoriquement, lorsqu'un train est dans la partie francophone, le contrôleur doit s'exprimer en français. Lorsqu'il est en région flamande, il doit parler néerlandais. Résultat, une plainte est déposée devant une commission. Elle a été jugée recevable, incompréhensible pour le contrôleur mis en cause. "Ce qui s'est passé, c'est quand même assez grave. C'est quand même dommage qu'en 2025, à l'ère de la mondialisation, qu'on dise : 'Tu ne peux pas, c'est une faute'", déplore-t-il.

En ligne, certains Flamands s'indignent. "Il ne respecte aucune règle et encore moins les voyageurs flamands", commente un internaute. Absurde, en revanche, selon la plupart des voyageurs rencontrés ce matin. "C'est surréaliste, parce que prendre l'initiative d'aller porter plainte parce qu'un mot français a été prononcé dans la partie flamande en Belgique, pour moi ça n'a pas de sens", estime une usagère. "C'est bête. Les gens un peu intelligents ne font pas des trucs pareils", considère une autre.

Le contrôleur lance sa marque

L'histoire a néanmoins ravivé les tensions linguistiques et le ministre des Transports a même été obligé de prendre position. "Un 'bonjour', n'a jamais tué personne, que ce soit en néerlandais ou en français", fustige ainsi Georges Gilkinet. La société belge des chemins de fer nous indique qu'aucune sanction ne sera prise contre le contrôleur, qui semble vouloir enfoncer le clou. Dans une vidéo, il a annoncé lancer une marque de mugs, "Goeiedag, Bonjour". Sa devise : "Parce qu'un bonjour n'a pas de prix."

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