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Sommet européen: "Sur le fond, Merkel s'est imposée"

Paris et Berlin ont trouvé un compromis sur l'union bancaire lors du sommet européen qui s'est achevé aujourd'hui. L'analyse de François Beaudonnet, correspondant de France 2 à Bruxelles.

Article rédigé par Martin Gouesse - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La chancelière allemande, Angela Merkel, et François Hollande, le 18 octobre 2012 à Bruxelles (Belgique). (ERIC FEFERBERG / AFP)
La chancelière allemande, Angela Merkel, et François Hollande, le 18 octobre 2012 à Bruxelles (Belgique). (ERIC FEFERBERG / AFP)

EUROPE - Un nouveau sommet européen vient de s'achever, vendredi 19 octobre à Bruxelles. François Hollande se félicite de l'accord trouvé sur l'union bancaire. Les Vingt-Sept se sont également engagés à accélérer la mise en œuvre des mesures pour la croissance et l'emploi. L'analyse de François Beaudonnet, correspondant de France 2 à Bruxelles.

FTVi : Ce sommet européen marque-t-il une réelle avancée ?

François Beaudonnet : On s'attendait à un petit sommet. Et ce fut effectivement un sommet sans importance. Les négociations, la nuit dernière, jusqu'à 3h du matin, n'ont pas apporté grand chose. Il y a eu une telle succession de "sommets de la dernière chance" que nous restons un peu sur notre faim. La seule décision vraiment importante, c'est le lancement de l'union bancaire, une étape clé dans la sortie de crise qui consiste à mettre les 6 000 banques européennes sous surveillance. Le principe avait déjà été acté en juin, désormais nous avons une date approximative de lancement. La France souhaitait fin 2012, début 2013. Ce sera plus tard, comme le voulait l'Allemagne. Sur le fond aujourd'hui, Angela Merkel s'est imposée.

Les relations entre Angela Merkel et François Hollande se sont-elles réchauffées ?

On commence à voir la mise en scène de leur relation et leur mode de fonctionnement. Ils partent de loin mais ensuite ils avancent un peu et font un pas l'un vers l'autre. L'Allemagne est sous la pression de ses échéances électorales mais elle se veut pragmatique. La stratégie de Paris est d'être en opposition avec Berlin au départ et de progresser. Par exemple, sur la taxe sur les transactions financières. François Hollande veut aller vite. Il la souhaite pour début 2013, il a avec lui dix pays qui sont déjà d'accord. C'est une position de principe, ensuite viendra le temps des négociations. Entre François Hollande et Angela Merkel, c'est "on est d'accord sur rien puis le conflit se dégonfle". Entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, c'était une entente affichée alors qu'ils n'étaient pas d'accord.

François Hollande a déjà prévenu que le prochain sommet serait plus difficile. Pourquoi ?

Fin novembre, les chefs d'Etat vont se retrouver pour parler du budget européen 2014-2020. Il va falloir faire des choix. Les Européens veulent réduire leurs contributions, et dans le même temps ils en demandent plus à l'Europe. On sait déjà qu'il va durer trois jours - ici on dit un "sommet trois chemises - et certains disent qu'il sera sanglant. On parle même de boucherie dans les couloirs de la Commission.

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