315 milliards pour relancer l'Europe
D’accord, le titre de l’article est un peu…racoleur. N’est pas Woody Allen qui veut. Il n’empêche, comment comprendre ce fameux plan Juncker qui propose 315 milliards d’euros d’investissements à partir d’une mise de départ de 21 ? Miracle de l’économie, coup de com ou coup de poker, ou bien encore plan parfaitement réfléchi, on va tenter d’y voir plus clair.
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Lorsque Jean-Claude Juncker prend la tête de la Commission européenne, le temps et les discours ne sont plus à l’austérité pure et dure. Le mot croissance est à l’honneur après plusieurs années de traversée du désert. On va donc relancer la machine Europe, avec des investissements stratégiques à long terme, et cela dans des domaines clefs et faciliter le travail des entreprises, on pense aux PME en supprimant des obstacles financiers ou non à l’action des entreprises.
Faire beaucoup avec très peu
Seulement voilà, les Etats n’ont pas d’argent et il n’est pas question de recréer de la dette publique. La quadrature du cercle ? Non, si l’on procède à un tour de magie financière avec l’aide d’un mécanisme cher aux économistes, l’effet de levier. En gros le budget de l’Europe et la Banque européenne d’Investissement (une Banque qui appartient à tous les états membres de l’Union) vont mettre en tout 21 milliards au pot. 6 pour le budget européen, 5 de la part de la BEI. Cet argent n’ira pas directement dans le circuit des investissements, il est là pour garantir les prises de risques avec leurs éventuelles pertes. 21 Milliards donc pour inciter le secteur privé à se lancer dans l’aventure.
Le Parlement européen vient de créer un intergroupe parlementaire destiné à réfléchir sur ce plan et aux futurs investissements à faire. Son président est Dominique Riquet, député européen, membre du groupe Libéral et démocrate (en France de l’Union des Démocrates et Indépendants ) et longtemps élu dans le valenciennois. Il nous explique le mécanisme et ses chances de réussite.
Donc, l’affaire serait jouable. D’autres crient au loup et au tour de passe-passe. L’avenir le dira très vite, car Jean-Claude Juncker en son temps avait indiqué que tout cela serait opérationnel cette année encore. Signe favorable, la participation supplémentaires de certaines banques au pot commun comme l’indiquait dans son interview Dominique Riquet.
Mais il reste plusieurs points litigieux. Le Parlement européen, la Commission européenne et les Etats sont d’ailleurs entrés en négociations pour peaufiner le texte. C’est ce que l’on appelle dans le jargon européen le trilogue.
Se pose d’abord la question de la qualité des projets qui seront soumis par les Etats. Une première livraison n’a visiblement pas toujours convaincu y compris de la part des français. Et puis, comment trouver dans le budget européen ces fameux 16 milliards, la mise de départ. Et là, les eurodéputés, mais pas qu’eux, craignent que l’on déshabille Pierre pour habiller Paul.
Et ce point, la volonté de sanctuariser les budgets de la recherche et des mécanismes d’interconnexion, demeure une vraie pierre d’achoppement dans les discussions. En jeu par exemple, le contournement ferroviaire de Nîmes, ou le canal Seine-Nord, deux projets qui sont déjà dans les cartons européens et qui pourraient pâtir d’une décision prélevant dans le budget des interconnexions une partie du budget nécessaire à l’amorçage du plan. Preuve de l’intérêt bien compris de tous, le Comité des régions insistait il y a quelques jours dans un rapport signé du président de la Picardie Claude Gewerc, sur la nécessité d’associer villes et régions au plan d’investissement.
Et c’est peut-être aussi à ce niveau que se jouera l’avenir du plan Juncker. Celui de la gouvernance. Pour réussir, il va falloir que tous se sentent concernés et associés au projet.
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