En allant au Tchad mercredi, le président soudanais el-Béchir se rendait pour la 1re fois dans un pays tenu de l'arrêter
Le Tchad reconnaît la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI) qui accuse Omar el-Béchir de génocide au Darfour.Après cinq ans de guerre, le Tchad et le Soudan ont entrepris depuis janvier de "normaliser" leurs relations. Dès lors, N'Djamena s'aligne sur la position de l'Union africaine qui a décidé de ne pas coopérer avec la CPI.
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Le Tchad reconnaît la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI) qui accuse Omar el-Béchir de génocide au Darfour.
Après cinq ans de guerre, le Tchad et le Soudan ont entrepris depuis janvier de "normaliser" leurs relations. Dès lors, N'Djamena s'aligne sur la position de l'Union africaine qui a décidé de ne pas coopérer avec la CPI.
Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité tchadien, Ahmad Mahamat Bachir, a déclaré que le président El-Béchir ne serait pas arrêté par les autorités tchadiennes. "Nous ne sommes pas obligés d'arrêter Omar Hassan al Bachir(...). Il est venu pour le sommet (des pays sahélo-sahariens) et il repartira sain et sauf".
Les Etats-Unis ont rappelé mercredi à N'Djamena ses "obligations" envers la Cour pénale internationale: "Le Tchad est signataire du Statut de Rome, en conséquence, il a des obligations", a dit le porte-parole du département d'État américain, Philip Crowley.
Le président soudanais doit assister jeudi au sommet des chefs d'Etat de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad), qui s'ouvre dans la capitale tchadienne.
Omar el-Béchir fait l'objet depuis mars 2009 d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale qui le soupçonne de crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. Cette région de l'ouest du Soudan est en proie depuis sept ans à la guerre civile. La CPI a délivré la semaine dernière un second mandat pour génocide.
Le Tchad tenu d'arrêter Omar El-Béchir
Or, le Tchad a ratifié le statut de Rome en 2007, acte fondateur de la CPI, et est en théorie tenu d'arrêter des suspects poursuivis par la Cour qui voyagent sur son territoire. La visite d'Omar el-Béchir dans ce pays sera sa première dans un Etat reconnaissant la juridiction de la CPI, d'après des responsables soudanais.
Aux Pays-Bas, un porte-parole de la CPI a affirmé que les autorités de N'Djamena étaient légalement tenues d'arrêter Bachir car "le Tchad et tous les Etats membres doivent appliquer les décisions des juges et coopérer à une demande d'arrestation".
La CPI est dépourvue de police ad hoc pour faire exécuter ses décisions et ne peut compter que sur la coopération des Etats qui reconnaissent sa juridiction.
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé mercredi le Tchad à refouler ou à arrêter Omar el-Béchir, au risque de recevoir "une distinction honteuse (...) de premier pays membre de la CPI à héberger un criminel de guerre poursuivi par la cour".
"Un des jours les plus tristes" pour le Darfour
"Il s'agit d'un des jours les plus tristes pour la population du Darfour, pour le peuple soudanais et pour la justice", a déclaré Abdelwahid Mohammed Nour, chef de l'Armée de libération du Soudan (SLA), un des deux principaux groupes rebelles du Darfour.
"Cela montre que la communauté internationale se joue du Darfour alors que la Cour pénale internationale est très claire quant à ses accusations. M. Béchir est sous mandat d'arrêt pour génocide", a ajouté M. Nour.
"M. Béchir a dû recevoir le feu vert pour se rendre au Tchad (...) je n'accuse aucun pays en particulier, mais je demande à la communauté internationale de ne pas laisser la CPI seule", a conclu M. Nour qui vit en exil à Paris.
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