Une ONG accuse Cuba d'utiliser 60 000 prisonniers comme esclaves

L'organisation Prisoners Defenders alerte sur "des conditions inhumaines et abusives" de détenus cubains.

Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
L'ONG a étudié 60 000 personnes condamnées pénalement à Cuba et effectuant des travaux "correctionnels". (ADALBERTO ROQUE / AFP)
L'ONG a étudié 60 000 personnes condamnées pénalement à Cuba et effectuant des travaux "correctionnels". (ADALBERTO ROQUE / AFP)

L'ONG Prisoners Defenders dénonce, dans un rapport publié lundi 15 septembre, l'utilisation par Cuba de 60 000 détenus comme "main-d'œuvre esclave" pour la production de charbon, la coupe de la canne à sucre ou encore la confection des cigares de La Havane.

"C'est de l'esclavage, car les prisonniers n'ont pas la liberté de choisir de travailler ou non. Ils ne sont pas payés, ils n'ont pas de contrat. Leurs droits humains sont complètement violés. Ils peuvent travailler plus de 10 heures par jour et 6 jours par semaine", détaille Javier Larrondo, le président de l'ONG.

Des produits issus de l'esclavage exportés en Turquie, en Espagne, au Portugal...

Prisoners Defenders s'appuie sur plus d'une centaine de témoignages d'anciens détenus ainsi que sur des documents officiels cubains. L'organisation de défense des droits humains alerte dans son rapport sur "des conditions inhumaines et abusives, en totale violation et en toute impunité de la législation internationale et de tout droit du travail".

Les produits issus de l'esclavage des prisonniers sont, selon l'ONG, "entièrement destinés à l'exportation, principalement vers des pays européens tels que, dans l'ordre, l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Grèce et la Turquie, entre autres". Prisoners Defender espère que ces données permettront aux pays importateurs de revoir leurs achats cubains, et que les consommateurs seront plus vigilants sur la provenance des produits "made in Cuba". Pour dresser son rapport, l'ONG a étudié 60 000 personnes condamnées pénalement à Cuba et effectuant des travaux "correctionnels" et s'appuie sur un échantillon de 53 déclarations individuelles de personnes privées de liberté à Cuba via un questionnaire administré sur le terrain entre avril et août 2025.

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