Corée du Nord. Pourquoi Kim Jong-un annonce un "virage radical"
Le leader nord-coréen a annoncé d'importantes réformes économiques. Francetv info liste quatre raisons qui peuvent expliquer ce message.
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Etait-ce juste une bonne résolution ? Le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-un, a tendu la main mardi 1er janvier à son ennemi du Sud et a annoncé un "virage radical" pour l'économie de son pays. Il a également souhaité que 2013 soit une année de "grandes créations et de changements". Francetv info tente de comprendre les raisons de ce message.
Asseoir sa légitimité
Kim Jong-un s'est adressé à la population avec un message diffusé par la télévision d'Etat. C'est une première depuis une allocution de son grand-père Kim Il-sung, il y a dix-neuf ans, remarque Le Figaro. S'il s'est permis de prendre une telle initiative, c'est parce qu'il se sent désormais assez légitime pour le faire après le lancement réussi d'une fusée, le 12 décembre.
"La population nord-coréenne n'était pas préparée à avoir Kim Jong-un en tant que leader. Mais il est maintenant légitime. Ce lancement de fusée l'a grandement aidé", explique à francetv info Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l'Asie. En effet, cette réussite, largement célébrée dans le pays, lui a fait gagner ses galons de dirigeant.
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Rassurer sa population
Selon Kim Jong-un, ce "virage complet" pour "construire un géant économique" doit "améliorer le niveau de vie de la population". Et le dirigeant nord-coréen a plutôt intérêt à se montrer rassurant car le pays est en proie à des pénuries alimentaires récurrentes. En cause : une très mauvaise gestion agricole, des inondations et des sécheresses.
Pendant l'été 2012, alors que le manque de pluie menaçait d'aggraver la pénurie alimentaire, la FAO, l'agence de l'ONU spécialisée dans l'alimentation, a estimé à trois millions le nombre d'habitants nécessitant une aide urgente.
Lors de son arrivée au pouvoir, Kim Jong-un avait déjà assuré que ses compatriotes n'auraient plus à se "serrer la ceinture" sous son règne. En effet, la Corée du Nord a connu en 2011 l'une des pires famines de son histoire depuis les années 90, selon l'hebdomadaire Marianne. Même l'armée était touchée. Un organisme public sud-coréen, l'Institut pour l'unification nationale (Kinu), a même confirmé, en 2012, l'existence en Corée du Nord de cas de cannibalisme, rapportait alors Le Monde.
Préparer un arrêt de l'aide fournie par la Chine
La Chine et la Corée du Nord ont établi de nombreux partenariats commerciaux malgré des expériences contrastées, comme le relate le blog de RFI Encres de Chine.
Mais Pékin "en a assez de payer pour la Corée du Nord", estime Jean-Vincent Brisset. "C'est la Chine qui aide financièrement le pays, qui lui fournit de l'énergie, qui lui achète le peu de produits qu'il peut exporter, énumère le spécialiste. Si la Chine met fin à son aide, la seule chance pour la Corée du Nord de s'en sortir, c'est de se tourner vers la Corée du Sud."
Se donner le beau rôle
Depuis le 19 décembre, la Corée du Sud a une nouvelle présidente, la conservatrice Park Geun-Hye. Selon Jean-Vincent Brisset, cette élection offre un contexte d'ouverture dont espère profiter Kim Jong-un.
Mais ce dernier a fort à faire car la présidente sud-coréenne a déjà indiqué qu'aucun projet majeur de coopération avec le Nord ne serait entrepris tant que Pyongyang ne démantèlerait pas son programme d'armement nucléaire. Et cela ne risque pas d'avancer puisque Kim Jong-un a ordonné le développement de plus grandes fusées en Corée du Nord et a laissé entendre le 1er janvier qu'il ne changerait rien dans la gestion coûteuse de son armée pléthorique.
Tendre la main permet à Kim Jong-un de se mettre dans une position avantageuse. "On a déjà vu cette stratégie avec son père, Kim Jong-il : on avance une ouverture et après on dit que Séoul a rompu les discussions", explique Jean-Vincent Brisset.
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