Frappes américaines en Iran : le programme nucléaire iranien est "retardé de plusieurs années, mais le savoir-faire est là", pointe un expert
Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste des questions nucléaires, observe également que, pour l'heure, il est impossible d’évaluer précisément l’ampleur des destructions.
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Le programme nucléaire iranien "est retardé maintenant de plusieurs années, mais en revanche le savoir-faire nucléaire iranien est là", note lundi 23 juin sur franceinfo Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste des questions nucléaires. Selon lui, l’opération menée contre l’Iran "semble avoir été un succès tactique. Les cibles ont bien été engagées" et "aucun moyen dit de déni d'accès n'a pu être employé par l'adversaire. Les Iraniens n'ont rien vu venir".
Trois sites majeurs ont été frappés : Ispahan, Natanz et Fordo, qui constituent "les trois sites principaux de la filière uranium" en Iran, dédiés à "l’enrichissement de l’uranium, à la construction de centrifugeuses et à la conversion de l’uranium", explique Benjamin Hautecouverture.
Il reste probablement "des centaines" d'ingénieurs nucléaire en Iran
Toutefois, l’expert rappelle qu’il est actuellement impossible d’évaluer précisément l’ampleur des destructions : "On n'est pas en mesure de dire précisément ce que ça a pu détruire, puisque les destructions se sont produites à 70, 80 mètres en dessous du sol. Tant qu'il n'y a pas un commando qui va sur place ou des vérificateurs pour dire quelle est l'ampleur des destructions, personne aujourd'hui ne peut le dire autre que théoriquement". Le maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique évoque également la possibilité que du matériel ou des matières aient été déplacés avant les frappes : "Ça veut dire que maintenant ils ne sont plus enfouis, qu’ils sont traçables et que l’ensemble de ces matières sont beaucoup plus vulnérables".
Enfin, Benjamin Hautecouverture rappelle que malgré l’élimination de certains ingénieurs lors d’opérations ciblées, "il en reste probablement des centaines. Ces gens se lèvent le matin pour aller travailler. Un jour ou l'autre, il va falloir dissuader ces gens-là de continuer à travailler pour le programme nucléaire. Naturellement, ça ne se fait pas avec des bombes aériennes".
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