Conflit Israël-Iran : "On était dans les abris deux fois par jour", témoignent des Français rapatriés

Dimanche, 160 Français ont atterri en France, après leur rapatriement d'Israël via Amman, en Jordanie. Ils racontent leurs inquiétudes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Après un vol de rapatriement d'Israël via Amman, des ressortissants français s'embrassent à leur arrivée à l'aéroport de Paris-Orly, le 23 juin 2025. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Après un vol de rapatriement d'Israël via Amman, des ressortissants français s'embrassent à leur arrivée à l'aéroport de Paris-Orly, le 23 juin 2025. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

La fin d'un long périple. La France a décidé de mobiliser des avions militaires A400M pour acheminer les ressortissants français "qui le souhaitent de l'aéroport Ben Gourion en Israël vers Chypre", ont annoncé dimanche 22 juin dans la soirée les ministères français des Affaires étrangères et des Armées.

Parallèlement dimanche, 160 ressortissants français, "pour la plupart en situation d'urgence et de vulnérabilité", accompagnés par un médecin du Centre de crise et de soutien, sont arrivés à l'aéroport de Paris-Orly, après leur rapatriement d'Israël via Amman, en Jordanie. L'issue d'un voyage rythmé par les alertes : Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre l'Iran, visant son programme nucléaire, déclenchant une riposte iranienne.

Dimanche, les Etats-Unis ont bombardé trois sites névralgiques du programme nucléaire iranien. Après les frappes américaines, l'agence de presse Irna a fait état de 40 missiles tirés sur Israël depuis l'Iran, visant notamment la région de Tel-Aviv.

"On est parti en taxi de Jérusalem"

Pour tous, ce fut un long périple entamé très tôt dimanche matin et achevé bien après minuit. Certains d'ailleurs se plaignaient d'avoir dû se rendre par leurs propres moyens jusqu'à la frontière jordanienne, avant d'être pris en charge par les autorités françaises. C'est le cas de Jacques : "On a été avertis samedi qu'on avait une place... On est partis très tôt de Beth Shemesh, près de Jérusalem, avec un taxi. Mais à peu près un quart d'heure après, on a eu une alerte, on a été obligé de se réfugier sous un pont. On est resté là une demi-heure et ensuite on est allé à la frontière, où on est resté à peu près une heure sous le soleil. Ça a été vraiment très dur", décrit-il à franceinfo.

Souvent accueillis par leur famille, tous ceux qui arrivaient d'Israël via Amman étaient plus que soulagés après un séjour en Israël au rythme des alertes et des bombes.

"Ce matin, on a vu de près, pour la première fois, des roquettes, des drones et des missiles qui tapaient le 'dôme de fer'. C'est angoissant."

Une Française rapatriée d'Israël

à franceinfo

 "On était dans les abris quasiment tous les jours, deux fois par jour, avec des petits bébés et des explosions extrêmement fortes...Ce n'était pas évident", précise enfin un homme.

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui les a accueillis, a annoncé deux nouveaux avions, lundi et mardi, depuis Amman. La France négocie également avec Israël pour que des rapatriements par avion militaire puissent se faire cette fois depuis Tel-Aviv. La France compte 250 000 ressortissants en Israël, dont 100 000 enregistrés sur les listes consulaires. Les équipes du Centre de crise et de soutien (CDCS) du Quai d'Orsay ont répondu à plus de 4 500 appels en une semaine.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.